Description : Introduction : en 2004 est mis en place le système de « médecin traitant ». Tout médecin
inscrit au Conseil de l’Ordre peut être médecin traitant quelle que soit sa spécialité.
Il n’est pas interdit d’être son propre médecin traitant. En 2009, 85% des médecins
étaient leur propre médecin traitant. Comprendre les avantages et les freins qu’ont
les médecins à choisir un médecin indépendant (qui ne soit ni un proche ni soi-même)
ainsi que les compétences qu’ils en attendent permettra de les aider à faire un choix
éclairé et de former les étudiants pour soigner les pairs. Méthode : il s’agit d’une
étude quantitative et observationnelle sous forme d’enquête transversale. La population
étudiée était celle des médecins généralistes titulaires d'une thèse. Le recueil des
données s’est fait par la distribution d’un auto-questionnaire lors du Congrès National
de Médecine Générale du 30 mars au 1er avril 2017, puis l’envoi du questionnaire sous
format numérique à la mailing list de la SFTG (Société de Formation Continue des Généralistes).
Le questionnaire est resté accessible en ligne pendant 15 jours. Résultats : 440 médecins
ont été inclus dans l’étude. 88,8% avait déclaré un médecin traitant. 98,7% des médecins
traitant déclarés étaient des généralistes. 58,1% des médecins étaient leur propre
médecin traitant, 11,9% avaient déclaré un proche et 30% avait un médecin traitant
indépendant. Plus les médecins étaient âgés, plus il étaient leur propre médecin traitant.
Les médecins suivis par un proche ou étant leur propre médecin traitant avaient plus
souvent une maladie chronique. En revanche, il n’y avait pas de lien avec la présence
d’une ALD (affection longue durée). Les deux principaux avantages au choix d’un médecin
traitant indépendant étaient d’avoir une prise en charge objective (très important
pour 62,2% des médecins) et d’avoir une prise en charge globale (très important pour
46,7% des médecins). Le principal frein était le manque de temps qui était jugé important
ou très important pour 60% des médecins. Les trois compétences jugées primordiales
étaient l’écoute, les compétences diagnostiques et l’empathie. Deux de ces compétences
relevaient de qualités relationnelles et la troisième était une qualité médicale.
Conclusion : les principaux avantages que recherchent les médecins nécessitent de
faire le choix d’un médecin traitant indépendant. Faire en sorte que les médecins
n’aient plus l’impression de manquer de temps ou leur accorder un temps obligatoire
de consultation extérieure pourrait permettre de lever ce frein. Enfin, les principales
compétences attendues des médecins traitants relèvent de qualités relationnelles.
Enseigner aux étudiants les qualités attendues des médecins pourrait permettre de
mieux les prendre en charge. La lecture de cette étude par des médecins qui sont leur
propre médecin traitant, leur apportera des éléments pour faire un choix de façon
éclairé et ainsi optimiser leur prise en charge.;