Description : Selon l'OMS, on compte dans le monde plus d'un milliard de fumeurs dont 20 % environ
sont des femmes, et ce chiffre ne peut qu'augmenter. En France 36% des femmes démarrent
une grossesse alors qu'elles fument au moins une cigarette par jour. Au jour de l'accouchement
21% continuent de fumer contre 15% en 1981, ce sont les fumeuses les plus dépendantes
ou les moins averties. Les professionnels de santé tiennent une place centrale dans
la prise en charge de ce sevrage. L'objectif principal est d'explorer les facteurs
qui influencent l'implication des professionnels de santé dans le sevrage tabagique
des femmes enceintes. br MATERIELS ET METHODES : br Il s'agit d'une étude observationnelle
descriptive transversale par questionnaire destiné aux professionnels de santé intervenant
dans la prise en charge de la femme enceinte (médecins généralistes, internes en SASPAS,
gynécologues et sages- femmes). La période de l'étude s'est étendue du 1 septembre
2017 au 1 mai 2018. br RESULTATS : br Le taux de réponse de 9,4%. Les professionnels
considèrent, à 79%, que la grossesse est un moment propice au sevrage. 61% des professionnels
abordent le sevrage tabagique à chaque consultation. Parmi les 20 fumeurs interrogés,
6 d'entre eux considèrent que leur statut de fumeur entraîne une modification de leurs
pratiques. Selon eux, ils sont plus à même à proposer un sevrage car ils connaissent
les difficultés que la patiente rencontre, les bénéfices qu'elle pourra tirer d'un
arrêt de la consommation, et les risques de rechute inconnu du professionnel non-fumeur.
Leur implication est modifiée quelques fois par des connaissances insuffisantes un
manque de temps, un manque de réceptivité de la patiente, une peur de culpabiliser
la patiente. br CONCLUSION : br Certains outils efficaces dans la prise en charge
du sevrage tabagique chez la femme enceinte sont encore mal connus et par conséquent
peu utilisés en pratique. De nombreuses difficultés rencontrées par les médecins peuvent
représenter des freins à cette prise en charge, et quelques propositions sont proposées
pour améliorer les pratiques. Les médecins généralistes peuvent en continuant à mieux
informer, repérer, traiter, orienter si besoin, accompagner, accroître l'efficacité
de leurs actions.;