Description : Le nouveau-né hospitalisé est exposé de manière répétée à des procédures douloureuses
ou stressantes pouvant entraîner des conséquences neurodéveloppementales à court et
long terme. La prévention de la douleur procédurale est essentiellement basée sur
l’utilisation de traitements non pharmacologiques parmi lesquels les solutions sucrées
possèdent un niveau de preuve élevé. Cependant, leur efficacité a récemment été remise
en cause et leurs mécanismes d’action restent mal compris. Enfin, la dissociation
parfois retrouvée entre les réponses comportementales et corticales suggère de monitorer
la douleur de manière multimodale. Les objectifs de ce travail étaient : 1) de comparer
l’efficacité de l’allaitement maternel et du sucrose sur la douleur procédurale en
analysant spécifiquement les réponses corticales, 2) d’étudier les effets périphériques
des solutions sucrées au niveau de neurones sensoriels de ratons, 3) d’évaluer l’intérêt
d’un modèle d’évaluation multimodale de la douleur chez le nouveau-né à terme et prématuré.
Aucune différence entre le sucrose et l’allaitement maternel n’a pu être objectivée
sur les réponses corticales(NIRS) à la douleur chez des nouveau-nés à terme à 3 jours
de vie. Nous avons objectivé un effet périphérique du glucose et du sucrose sur des
neurones sensoriels de ratons nouveau-nés, médié par TRPV1. L'effet du glucose était
associé à une diminution de la libération de la substance P. L’évaluation multimodale
de la douleur retrouvait des corrélations faibles à modérées entre le score NFCS et
la conductance cutanée, le cortisol salivaire et les changements d’ [HbT] mesurés
en NIRS. L’étude menée chez les nouveau-nés prématurés nous permettra de préciser
l’intérêt de l’utilisation de la variabilité de la fréquence cardiaque (indice NIPE
instantané) dans cette indication afin de proposer un modèle multimodal fiable pour
de futurs essais randomisés contrôlés.;