Description : L’intubation et l’extubation font partie des gestes les plus fréquemment réalisés
chez les patients de réanimation. Bien que courantes, ces procédures sont associées
à une morbi-mortalité importante. L’intubation trachéale du patient de réanimation
s’effectue le plus souvent en urgence, chez un patient fréquemment hypoxémique et
avec une hémodynamique précaire. Il s’agit donc d’une procédure à haut risque, associée
à une incidence élevée de complications (20 à 50%) pouvant menacer le pronostic vital.
Selon les sociétés savantes, on parle d’intubation difficile après échec de 3 ou de
2 tentatives de laryngoscopie directe. Dans le contexte de l’intubation difficile,
nous disposons de matériels de plus en plus innovants (vidéolaryngoscopes, dispositifs
supra-glottiques, bronchoscopes réutilisables et à usage unique…) dont la place respective
dans la procédure n’est cependant pas bien codifiée. Le deuxième temps à risque de
la gestion des voies aériennes du patient de réanimation se situe au moment de l’extubation.
En effet l’échec d’extubation est fréquent, de l’ordre de 10%, il aggrave le pronostic
des patients et rend nécessaire une optimisation des conditions dans lesquelles l’extubation
est réalisée. La littérature relative à l’intubation et à l’extubation du patient
de réanimation s’est considérablement enrichie au cours des dernières années mais
nous ne disposons pas, à l’heure actuelle, de recommandations formelles pour une standardisation
de ces deux pratiques. Dans ce contexte, il est apparu utile de procéder à une évaluation
des données récentes disponibles, permettant d’élaborer des recommandations et des
conduites à tenir à l’intention des praticiens.;