Description : Objectif : Evaluer les conséquences que peuvent avoir les modalités d'accouchement
(induit / spontané) sur les enfants nés prématurément. Matériel et Méthode : Une étude
rétrospective a été menée au CHU d'Angers du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2008.
Les données concernant les naissances d'enfants nés prématurément entre 28 et 33 SA
révolues ont été recueillies à partir des dossiers maternels et pédiatriques ; le
suivi pédiatrique à plus long terme a été réalisé dans le cadre du Réseau Grandir
Ensemble de la Région Pays de Loire. Ces données ont ainsi permis de comparer l'adaptation
post-natale immédiate (Apgar, pH, lactates...), secondaire (recours à la ventilation
artificielle, incidence des anomalies EEG ou ETF durant l'hospitalisation...) et à
plus long terme long terme (handicap, mortalité...) dans chacune de ces 2 populations.
Résultats : Après exclusion de 4 décès précoces attribués à des anomalies congénitales
188 dossiers ont été comparés (105 dans le groupe spontané, 83 dans le groupe induit).
Les 2 groupes ne différaient pas de manière significative concernant l'âge maternel,
la gestité ou la parité, le terme ou le poids de naissance. Les principales causes
d'induction étaient représentées (pour près de 70%) par le RCIU majeur, la prééclampsie
et l'HRP ; l'accouchement se concluait alors dans 98% des cas par une césarienne (contre
38% dans le groupe spontané). Le taux de mortalité total était de 1,6% sur notre population
de départ (2 décès dans le groupe spontané et 1 dans le groupe induit). La fréquence
d'un score d'Apgar à 1 mn de vie 7 était supérieure dans le groupe des naissances
induites (55% contre 36%, p 0.05), témoignant ainsi d'une moins bonne adaptation initiale.
De la même façon, alors que la couverture par corticothérapie ante natale était meilleure
dans ce groupe (90% contre 78%, p 0.05), la nécessité d'un recours à une aide respiratoire
a été plus fréquente que dans celui des naissances spontanées (CPAP : 79% contre 61%,
p 0.05 ; intubation : 38% contre 32%, NS). Concernant le suivi à plus long terme,
le suivi de 120 enfants a montré que l'âge corrigé moyen d'acquisition de la station
assise (9 mois) et de la marche (15 mois) était identiques, même si la fréquence des
handicaps moteurs était supérieure (19% contre 14%, NS) dans le groupe spontané. Un
chiffre est néanmoins encourageant : Le fait que 76% des prématurés « induits » et
73% des prématurés « spontanés » ont un examen clinique normal permet une validation
a posteriori des décisions prises pour la naissance. Conclusion : Les modalités d'accouchement
influencent probablement le devenir néonatal et justifieraient des études de plus
grande ampleur qui pourraient contribuer à la décision obstétricale.;