Description : L’enfant ressent la douleur différemment de l’adulte ; car plus il est jeune, moins
il comprend ce qui lui arrive et plus il est dépourvu de moyens pour s’en défendre.
Connaître le développement cognitif et émotionnel ainsi que les besoins affectifs
d’attachement et de sécurité de l’enfant en fonction de son âge aide le soignant à
mieux le comprendre et communiquer avec lui, donc à mieux le soigner. Douleur et peur
sont toujours associées, l’une aggravant l’autre, et elles sont à prendre en compte
simultanément. Les manifestations comportementales de la douleur évoluent dans la
durée. Quand la douleur est ré-cente, aiguë, violente et brève, ces manifestations
sont bruyantes ; mais si la douleur se prolonge, s’installe, elles font place en quelques
heures à un tableau trompeur de repli nommé atonie psychomotrice. La douleur liée
à une maladie ou une chirurgie est à distinguer des douleurs chroniques où les facteurs
psycho-sociaux sont importants. L’entrée en relation rassurante et empathique, puis
l’évaluation de la douleur sont les premières étapes de la prise en charge. La collaboration
avec les parents est essentielle. Les outils d’évaluation permettent de limiter la
subjectivité du soignant et de fournir un score numérique d’intensité douloureuse,
indispensable pour le choix thérapeutique et le suivi. Chez les plus jeunes enfants
et chez ceux avec difficultés de communication, seule une hétéroévaluation par l’observateur
parent ou soignant est possible, fondée sur des échelles comportementales, à choisir
en fonction de l’âge et du contexte. À partir de 4 ou 5 ans, une autoévaluation peut
être proposée ; elle devient de plus en plus fiable après 6 ans.;