Description : La tomodensitométrie (TDM), l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la radiographie
sont des outils importants dans l’investigation de lombalgies lorsque celles-ci sont
accompagnées de signaux d’alerte. Ces signaux d’alerte (aussi appelés signes préoccupants,
ou drapeaux rouges) peuvent être des antécédents du patient, ou des signes et symptômes
qui mènent à une suspicion clinique spécifique d’une pathologie grave sous-jacente
à la lombalgie (p. ex. atteinte neurologique, infection, tumeur). En l’absence de
ces signaux d’alerte, la lombalgie peut, dans la majorité des cas, s’améliorer à la
suite d’un changement dans les habitudes de vie ou d’un traitement conservateur, ou
même s’atténuer d’elle-même sans intervention. Par conséquent, le recours à un examen
d’imagerie pour l’investigation d’une lombalgie sans signal d’alerte est considéré
comme étant à faible valeur ajoutée et peu pertinent. Une hausse du recours à l’imagerie
de la colonne vertébrale est observée au cours des dernières années au Québec (ces
examens étant principalement prescrits par des cliniciens de première ligne en contexte
électif) et des variations importantes sont constatées dans les taux d’utilisation
entre les différentes régions sociosanitaires du Québec. En 2022, 35 % des personnes
avec une lombalgie sans signal d’alerte ont subi une radiologie possiblement sans
valeur ajoutée, alors que 5,8 % et 5,2 % de ces personnes ont reçu, respectivement,
une IRM ou un TDM possiblement inapproprié pour l’évaluation d’une lombalgie. Compte
tenu de la prévalence élevée des lombalgies, ces proportions peuvent représenter des
dizaines de milliers d’examens inappropriés annuellement.;