Description : Cette étude présente une analyse statistique des coûts des lésions psychologiques
liées au travail au Québec. Les coûts financiers et humains engendrés par les lésions
psychologiques acceptées à la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de
la sécurité du travail (CNESST), survenues entre 2014 et 2019, ont été évalués à 1,01
milliard de dollars. Cela correspond à un coût annuel moyen de 169 millions de dollars
et un coût moyen par lésion de 121 590 ; . En dollars constants, les coûts annuels de ces lésions ont augmenté de 195 % sur
les six années à l’étude. Les analyses descriptives ont permis d’identifier le stress
post-traumatique comme étant la nature de la lésion la plus fréquente et aussi celle
qui occasionne le plus de coûts, parmi les lésions psychologiques. Cependant, ce sont
les cas de dépressions qui entraînent le coût moyen par lésion le plus élevé. L’exposition
à des événements traumatisants constitue le genre d’accident ou d’exposition qui engendre
le plus de coûts, tandis que le harcèlement psychologique est ce qui entraîne le coût
moyen par lésion le plus élevé. L'industrie des soins de santé et assistance sociale
subit le plus l’impact financier et humain des lésions psychologiques, avec des coûts
totalisant 224 millions de dollars sur la période à l’étude, soit 22 % de l’ensemble
des coûts des lésions psychologiques estimés. Suivent ensuite les secteurs du transport
et de l’entreposage ainsi que les administrations publiques. Les professions les plus
touchées varient considérablement selon le sexe. Pour les femmes, les trois professions
générant le plus de coûts sont les caissières, les aides-infirmières et les éducatrices
de personnes inadaptées. Pour les hommes, il s’agit plutôt des camionneurs, chauffeurs-livreurs,
les gardiens et agents de sécurité, ainsi que les chauffeurs d’autobus. Des analyses
de régressions linéaires multiples ont permis d’identifier plusieurs facteurs explicatifs
du coût élevé associé aux lésions psychologiques. Parmi ces facteurs liés à des coûts
plus élevés, on compte notamment le sexe, l’âge, la catégorie professionnelle ainsi
que la taille de l’entreprise.;