Description : En France, le dispositif de surveillance de la tuberculose à travers la déclaration
obligatoire (DO) a été mis en place en 1964 pour la tuberculose maladie et acté dans
l’article 3113-8 du Code de la santé publique. Cette surveillance par la DO a été
élargie en 2003 aux infections tuberculeuses latentes (ITL) chez les enfants âgés
de moins de 15 ans 1, puis étendue aux personnes de moins de 18 ans en 2021 2. Depuis
2007, elle intègre la surveillance des issues du traitement des patients atteints
de tuberculose maladie 3. Ces changements répondaient à la nécessité de s’adapter
aux modifications de l’épidémiologie de la tuberculose en France et aux nouveaux outils
diagnostiques et thérapeutiques. Ils permettaient, en améliorant la surveillance notamment
dans les populations les plus à risque, une meilleure contribution à la politique
de lutte antituberculeuse qui doit s’attacher à réduire les disparités populationnelles
qui perdurent. Les outils de recueil, de transmission et de traitement des informations
recueillies ont été également adaptés. La fiche papier du Centre d’enregistrement
et de révision des formulaires administratifs (Cerfa), sur laquelle médecins et biologistes
déclarants inscrivent les informations cliniques, biologiques et sociodémographiques
de chaque patient, s’est enrichie de nouvelles informations. Celles-ci permettent
de mieux répondre aux besoins de surveillance en lien en particulier avec les avancées
scientifiques, intégrant notamment les résultats diagnostiques (techniques de biologie
moléculaire pour le diagnostic de l’infection et pour la détection de la résistance
aux antituberculeux) et thérapeutiques (utilisation de la rifampicine à partir des
années 1970) 2. De nouveaux moyens de communication (le fax puis le courriel) ont
remplacé progressivement le courrier postal utilisé pour la transmission des fiches
aux autorités de santé : les directions des affaires sanitaires et sociales départementales
(Dass) et régionales (Drass) d’abord, puis les agences régionales de santé (ARS).
Les outils de traitement et d’analyse ont évolué avec l’arrivée de l’informatique
et des tableurs (Excel) dans les années 1980. Au début des années 1990, une application
spécifiquement dédiée à la surveillance de la tuberculose et conçue pour une saisie
des données en ARS et une analyse par l’Institut de veille sanitaire (InVS), appelée
« BK4 », a été développée et utilisée pendant environ 20 ans. Cette application permettait
de saisir, consulter et modifier les fiches de DO de tuberculose, d’éditer un certain
nombre de rapports et de transmettre la base de données départementales chaque année
à l’InVS. Ces outils ont permis de créer plus efficacement les bases de données à
partir desquelles sont calculés les indicateurs qui décrivent l’épidémiologie de la
tuberculose et ses tendances.;