Description : Introduction : l'alimentation est un facteur essentiel de la santé humaine, et impacte
de manière significative notre environnement. Les objectifs de cette étude étaient
d’identifier les régimes durables, d’évaluer leurs conséquences sur la morbi-mortalité,
leurs empreintes environnementales, et leurs éventuels co-bénéfices. Méthode : conformément
aux directives PRISMA, une analyse systématique de la littérature française et anglaise
a été réalisée le 14 octobre 2022, en utilisant quatre bases de données électroniques
(PubMed, OvidEmbase, Web of Science et Cochrane). La recherche a inclus toutes les
études examinant les impacts environnementaux et sanitaires des régimes alimentaires
durables, sans restriction sur la date de publication, la population ou la localisation
géographique. Deux chercheuses ont sélectionné et extrait les données des études de
manière indépendante, avant de procéder à une synthèse narrative des résultats. Le
protocole de l'étude a été enregistré sur PROSPERO sous le numéro CRD42023367672.
Résultats : vingt-huit études ont été incluses, dont 20 études de modélisation et
8 études observationnelles. Les résultats principaux ont été regroupés en 7 catégories
de régimes. Le régime comparé était le régime de base dans une région donnée. Les
critères de santé étudiés étaient le risque de mortalité toute cause ou spécifique
et le nombre d'années de vie en bonne santé perdues. Les critères environnementaux
retrouvés étaient les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation de l’eau, de
la terre, du phosphore, de l’azote et la pollution de l’air. Les régimes plus pauvres
en viande étaient associés à une réduction de la morbi-mortalité. Les principales
causes associées à la réduction de la mortalité étaient les maladies cardiovasculaires.
Les régimes les moins riches en produits d’origine animale étaient associés à un moindre
impact sur la majorité des marqueurs environnementaux, sauf sur l’utilisation de l’eau
où les résultats étaient discordants. Les études observationnelles avaient un risque
de biais modéré à important, et plusieurs limites étaient retrouvées dans les études
de modélisation. Discussion : ces résultats confirment la nécessité de promouvoir
des régimes durables dans une approche de santé planétaire, prenant en compte l’interdépendance
entre la santé humaine et l’environnement.;