Description : Plus de 50 millions de couples souffrent d’infertilité dans le monde. Dans les pays
développés, la progression de l’infertilité est due principalement au report de l’âge
à la parentalité. La prise en charge de l’infertilité se décompose en deux grandes
étapes : les traitements d’induction de l’ovulation et les techniques d’assistance
médicale à la procréation (AMP), qui sont respectivement les traitements de première
et de seconde intention. Les traitements d’AMP sont relativement bien connus alors
que les inductions de l’ovulation restent peu explorées du fait de l’absence de sources
de données pour les étudier. L’objectif est d’étudier les traitements de l’infertilité
en considérant à la fois les traitements d’induction de l’ovulation et les traitements
d’AMP. Pour cela, nous avons utilisé les données de l’assurance maladie française
qui sont aujourd’hui accessibles à la recherche, notamment via l’échantillon généraliste
des bénéficiaires (EGB) et le Datamart de Consommation Inter-Régime (DCIR). Notre
objectif se décline en trois axes. Axe 1 : En France un couple 1 sur 4 ne parvient
pas à obtenir une grossesse après 12 mois d’essai. Mais quelle est la proportion de
femmes traitées pour infertilité ? Le recours global aux traitements de l’infertilité
est méconnu en France et dans le monde. Nous avons mesuré le recours annuel aux traitements
de l’infertilité. Chaque année, entre 2008 et 2017, 1,25% des femmes de 20-49 ans
ont été traitées pour infertilité en France.Derrière un taux très stable sur la décennie,
se cache une augmentation de 24% du recours chez les femmes de 34 ans et plus. Axe
2 : Les coûts des traitements de l’infertilité sont pris en charge à 100 % par l’assurance
maladie en France. Cependant, la littérature internationale suggère l’existence possible
d’un non-accès à l’AMP, même en cas de couverture des coûts. Dans notre étude, nous
avons mis en évidence que 70% des femmes en échec d’induction de l’ovulation n’accédaient
pas à la FIV. Le désavantage social, la défavorisation de la zone de résidence, les
âges jeunes et les âges avancés augmentent le risque de non-accès à la FIV. Axe 3
: Le dernier axe aborde l’abandon précoce des traitements d’infertilité (durant le
premier trimestre suivant l’initiation de l’induction de l’ovulation). Le taux d’abandon
précoce de l’induction de l’ovulation a été estimé à 30%. Une analyse stratifiée sur
le type d’inducteur et de prescripteur a mis en évidence qu’une bonne prise en charge
ou suivi diminuent les risques d’abandon tandis que l’âge avancé augmente ce risque.
Par ailleurs, il existe une forte interaction entre le type d’inducteur et de prescripteur
et la prise charge. La question des inégalités sociales est souvent un angle mort
de la prise en charge de l’infertilité qu’il apparaît essentiel d’investiguer dans
de nouvelles recherches.;