La médecine générale en trans-ition : étude qualitative par entretiens semi-dirigés
de médecins généralistes de Haute-Savoie sur leur implication dans le parcours de
soins des patients transgenres - CISMeF
La médecine générale en trans-ition : étude qualitative par entretiens semi-dirigés
de médecins généralistes de Haute-Savoie sur leur implication dans le parcours de
soins des patients transgenresDocument
Titre : La médecine générale en trans-ition : étude qualitative par entretiens semi-dirigés
de médecins généralistes de Haute-Savoie sur leur implication dans le parcours de
soins des patients transgenres;
Description : Introduction : compte-tenu de l’augmentation du nombre de patients transgenres, les
institutions politiques et médicales souhaitent impliquer davantage les médecins généralistes
afin de favoriser l’accès aux soins. Cette étude les a interrogés sur le rôle qu’ils
s’attribuent dans la prise en charge des patients transgenres. Méthode : étude qualitative
par entretiens semi-dirigés conduits auprès de onze médecins généralistes installés
en Haute-Savoie (74). Analyse des résultats par codification de verbatims à l’aide
du logiciel N Vivo 1.6.1 et triangulation. Résultats : les médecins généralistes de
Haute-Savoie interrogés étaient ouverts à la question de la transidentité mais identifiaient
des limites dans le rôle qu’ils s’attribuaient dans la prise en charge. Sur le plan
médical, ils s’impliquaient dans la prise en charge globale du patient. Ils ont décrit
de nombreuses difficultés liées à l’absence de formation telles que la maîtrise du
vocabulaire spécifique de la transidentité, la gestion de l’hormonothérapie et la
connaissance du réseau. La sexualité, pourtant source d’une confusion avec l’identité
de genre, n’a pas été systématiquement évoquée. Très peu ont abordé la parentalité.
Sur le plan psychologique, les participants s’investissaient dans l’accompagnement
sans évoquer explicitement les discriminations et vulnérabilités (trouble anxiodépressif,
trouble du comportement alimentaire, troubles addictifs). Le faible nombre de médecins
évoquant une prise en charge psychiatrique témoignait du processus de « dépsychiatrisation
» revendiqué par les patients et les associations militantes telles que RITA, OUTrans,
Chrysalide. Sur le plan social, aucun n’a évoqué l’existence de l’ALD. Ils se sont
intéressés à l’intégration socio-professionnelle du patient transgenre. Seulement
quelques participants ont évoqué les associations de patients comme ressource potentielle
face à l’ensemble de ces difficultés. Conclusion : les médecins généralistes interrogés
avaient un ressenti plutôt positif à l’égard de la transidentité. Ils s’impliquaient
dans la prise en charge des patients transgenres mais décrivaient des difficultés.
Ils n’appréhendaient pas l’impact de ces difficultés sur la relation médecin-patient.
Cela pourrait expliquer le manque d’intérêt pour des formations complémentaires.;