Existe-t-il des signes cliniques permettant un meilleur dépistage des patients atteints
de la COVID-19 à l'arrivée aux urgences du CHU de Rouen? - CISMeF
Existe-t-il des signes cliniques permettant un meilleur dépistage des patients atteints
de la COVID-19 à l'arrivée aux urgences du CHU de Rouen?Document
Titre : Existe-t-il des signes cliniques permettant un meilleur dépistage des patients atteints
de la COVID-19 à l'arrivée aux urgences du CHU de Rouen?;
Description : L’épidémie de COVID-19 a bouleversé l’organisation des services d’urgences. L’enjeu
était de diagnostiquer les infections à SARS-CoV-2 pour proposer la meilleure prise
en charge, en limitant les risques pour l'hôpital et la société, malgré la diversité
et le manque de sensibilité et de spécificité des signes cliniques, et l’aide imparfaite
des examens biologiques et radiologiques. L’objectif de notre étude était d’étudier
quels signes cliniques pourraient être pertinents dans le diagnostic de la COVID-19
parmi les patients se présentant aux urgences. br Matériels et méthode : br Nous
avons conduit une étude observationnelle rétrospective dans le service des urgences
du CHU de Rouen, du 1er mars au 30 juin 2020. Nous avons inclus tous les patients
admis aux urgences pour suspicion d’infection à SARS CoV-2. Ils ont été inclus dans
le groupe “COVID-19 positif” ou “COVID-19 négatif” selon le résultat de la RT-PCR
COVID-19 ou du scanner thoracique. Les données démographiques, paracliniques, les
comorbidités, les signes cliniques évocateurs de COVID-19, le résultat du scanner
thoracique et de la RT-PCR COVID-19, si réalisés, ont été recueillis et comparés.
br Résultats : br Au total, 550 patients ont été inclus, 238 “COVID-19 positif” et
312 “COVID-19 négatif”. En analyse multivariée, une obésité, une pathologie neurologique,
une fièvre, une asthénie, une dyspnée, une toux et des râles crépitants étaient significativement
et indépendamment liés à la probabilité d’être atteints de la COVID-19. En analyse
univariée, une pathologie neurologique, une obésité, une date de début des symptômes
plus ancienne, une température plus élevée, une SpO2 plus basse, la présence d’anosmie,
de dyspnée, de toux, de fièvre, de myalgies, d’anorexie, d’asthénie, de diarrhée,
et des râles crépitants bilatéraux à l’auscultation étaient significativement plus
fréquents dans le groupe “COVID-19 positif”. Les meilleures sensibilités étaient pour
la fièvre (77,1%), la dyspnée (74,7%), et la toux (64,7%). Les meilleurs rapports
de vraisemblance positif étaient pour l’anorexie (RV 3,3), l’anosmie (RV 3,3), les
myalgies (RV 2,1) et la dysgueusie (RV 5,8). br Conclusion : br Dans notre étude,
une obésité, une pathologie neurologique, une fièvre, une dyspnée, une toux, des râles
crépitants à l’auscultation, une asthénie, étaient significativement et indépendamment
plus fréquents chez les patients atteints de la COVID-19. L’anosmie, la dysgueusie
et une SpO2 diminuée étaient significativement plus fréquents dans le groupe COVID-19
positif. Ces signes simples à rechercher pourraient aider les équipes à suspecter
efficacement et rapidement les patients atteints de la COVID-19.;