Description : Contexte : Rapidement après les débuts de la pandémie à SARS-CoV-2, des symptômes
persistants après la phase aiguë de la maladie ont été constatés. Ces manifestations
multiples et fluctuantes regroupées sous le terme de “COVID long” sont encore source
de nombreuses interrogations. La majorité des patients atteints de COVID-19 sont pris
en charge en soins primaires, alors que la plupart des études décrivant les symptômes
prolongés ont été menées en milieu hospitalier. Objectifs : L’objectif principal de
cette étude était de décrire la prévalence et les présentations cliniques persistantes
à 1 et 3 mois après une infection supposée ou confirmée à COVID-19 chez des patients
recrutés en soins primaires. L’objectif secondaire était d’identifier les facteurs
de risque associés à la persistance de symptômes à 3 mois. Méthodes : Une étude descriptive
de suivi de cohorte (PROCOSECO) a été réalisée en soins primaires auprès de patients
présentant une infection supposée ou confirmée à COVID-19. Les données étaient recueillies
en phase aiguë, à 1 mois et à 3 mois du début de l’infection. Un double recueil de
données était réalisé par un auto-questionnaire patient et un questionnaire complété
par le médecin. Les données concernant les symptômes présents ou les symptômes antérieurs
(si le patient était inclus a posteriori dans l’étude), ainsi que les parcours de
soins, étaient recueillies. Les caractéristiques du patient dont ses antécédents médico-chirurgicaux
étaient également détaillées. L’analyse a été descriptive puis multivariée par modèle
logistique. Résultats : 368 patients ont été inclus entre le mois d’août 2020 et le
mois de juillet 2021. 118 patients (32.1 %) présentaient au moins 2 symptômes persistants
à 1 mois. 89 patients (24.2 %) présentaient au moins 2 symptômes persistants à 3 mois.
Les symptômes persistants les plus fréquemment observés étaient l’asthénie (23.6 %
à 1 mois, 19 % à 3 mois), la dyspnée d’effort (17.7 % à 1 mois, 13 % à 3 mois), l’anosmie
(16 % à 1 mois et 11.1 % à 3 mois) et la dysgueusie (14.4 % à 1 mois et 9.8 % à 3
mois). Les facteurs associés à la persistance de symptômes à 3 mois étaient la présence
de dyspnée à la phase initiale de l’infection, le sexe féminin, l’âge élevé, la présence
d’un grand nombre de symptômes en phase aigüe et une infection par le variant natif.
Conclusion : Cette étude montre une prévalence importante de symptômes persistants
à 1 et 3 mois d’une infection à COVID-19, dans une cohorte dont la force est son recrutement
en soins primaires. Les données de la littérature montrent une hétérogénéité de la
prévalence des symptômes persistants après une infection à SARS-CoV-2. Des études
complémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les déterminants de la persistance
de symptômes et ouvrir des pistes thérapeutiques.;