Impact de l’épidémie de COVID sur la morbi-mortalité intra-hospitalière après chirurgie
oncologique digestive: une étude monocentrique rétrospective - CISMeF
Impact de l’épidémie de COVID sur la morbi-mortalité intra-hospitalière après chirurgie
oncologique digestive: une étude monocentrique rétrospectiveDocument
Titre : Impact de l’épidémie de COVID sur la morbi-mortalité intra-hospitalière après chirurgie
oncologique digestive: une étude monocentrique rétrospective;
Description : Contexte : Les patients opérés de cancers digestifs sont à risque de complications
post-opératoires (CPO). L’épidémie COVID a impacté la prise en charge des cancers.
De nombreuses études ont montré une augmentation des CPO sur des populations de patients
infectées à COVID. Cependant, les conséquences de cette crise sanitaire chez les patients
non infectés restaient à explorer. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact
de l’épidémie COVID, sur les CPO en chirurgie digestive oncologique lourde. Matériel
et Méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique de patients opérés
de cancers de l’oesophage, de l’estomac, du pancréas ou du foie, au centre hospitalier
universitaire de Lille. La période d’inclusion était comprise entre janvier 2019 et
décembre 2020. Le critère de jugement principal était la présence CPO sévère pendant
l’hospitalisation, défini par un score de Clavien-Dindo III. Deux groupes ont été
comparés, les patients opérés avant ou après le début de l’épidémie COVID, non infectés
à COVID en préopératoire. Dans un second temps, les facteurs de risque de CPO dans
la population générale ont été explorés par une analyse uni- et multivariée. Résultats
: 395 patients ont été inclus dans l’analyse, 270 opérés avant COVID et 125 en période
post-COVID (PPC). Parmi les patients opérés en PPC, il était observé une augmentation
des CPO sévères (25 % avant COVID ; 35 % après COVID, p 0,034), ainsi qu’une augmentation
du taux des patients présentant un score ASA III-IV (25,9 % avant COVID ; 37,6 % après
COVID, p 0,018). Il n’existait aucune différence en termes de durée de séjour, de
mortalité à 90 jours et à un an. Les facteurs de risque de CPO, en analyse multivariée,
dans la population générale étaient la PPC (OR 1,60, IC95% [1,01 ; 2,637]), un abord
thoracique (OR 1,90, IC95% [1,18 ; 3,05]), les antécédents cardiaques (OR 1,98, IC95%
[1,14 ; 3,42]), et de diabète (OR 2,01, IC95% [1,02 ; 3,98]). Conclusion : Le taux
de CPO sévère est plus marqué chez les patients opérés en PPC sans retentissement
significatif sur les durées de séjour et la mortalité. L’augmentation des CPO est
liée en partie aux comorbidités plus importantes des patients dont l’accès au suivi
médical était plus complexe. Ce travail souligne des effets indirects de l’épidémie
COVID chez les patients opérés de chirurgie digestive oncologique lourde.;