Description : Introduction : la littérature suggère que le déshabillage et l’examen clinique génèrent
une certaine pudeur physique chez le patient en consultation de médecine générale.
Peu d’informations sont retrouvées concernant le ressenti du médecin durant ces deux
moments. Il semblait intéressant d’explorer le ressenti et les émotions des médecins
généralistes lorsqu’il était question de mettre œuvre un examen clinique en consultation
de médecine générale. Matériel et Méthodes : il s’agissait d’une étude qualitative
menée à partir d’entretiens individuels semi-dirigés de médecins généralistes du Maine
et Loire. Le guide d’entretien a été élaboré à partir de la littérature et des présupposés
de recherche. Les entretiens ont été retranscrits au mot près dans leur intégralité,
puis anonymisés. Les données ont été analysées selon une méthode inductive. Une triangulation
des données a été obtenue par un chercheur indépendant de l’étude. Résultats : 12
entretiens ont été réalisés d’octobre 2020 à août 2021. L’analyse a montré que les
médecins pouvaient ressentir une gêne au déshabillage et à l’examen clinique, variable
en fonction du patient, lui-même éprouvant une gêne. Cette gêne était liée à l’exposition
de la nudité. Des stratégies d’adaptation, de négociation voire d’évitement étaient
employées par les participants afin de mettre en œuvre plus facilement ces deux moments.
Divers facteurs comme l’âge du patient, sa culture, le motif ou la durée de consultation
pouvaient influer sur la façon de faire des médecins. Les consultations impliquant
un examen de la sphère pelvienne semblaient les plus gênantes. La relation médecin-patient,
basée sur la confiance, était essentielle au bon déroulement de la consultation, ainsi
que les compétences du médecin en matière de communication verbale et non verbale
(regard, rire). La place de l’examen clinique y était décrite comme diagnostique,
de réassurance, préventive, voire utilisée pour clore une discussion. Conclusion :
le médecin ressentait, comme le patient, une certaine pudeur lors du déshabillage
et de l’examen clinique. Il utilisait des stratégies adaptées pour être le plus à
l’aise possible. Une réflexion sur l’expression et la gestion des émotions du médecin
durant les études est à développer.;