Description : CONTEXTE Plus de 90% des Françaises de 15 à 49 ans utilisent une contraception, soit
l’un des taux les plus élevés au monde. Pourtant, le taux d'IVG en France continue
d’augmenter depuis les années 1990 malgré une contraception utilisée par plus de la
moitié des femmes réalisant une IVG. Les études se sont penchées jusqu’à présent sur
l’évaluation de l’observance contraceptive, sans prendre en compte ni la satisfaction
des femmes, ni leurs attentes vis-à-vis de la contraception. L’objectif principal
de notre étude est de déterminer ces attentes chez les Françaises de 15 à 49 ans en
2021. METHODE Réalisation d’une étude épidémiologique descriptive transversale multicentrique
à l’aide d’un auto-questionnaire distribué de décembre 2020 à février 2021 dans plusieurs
cabinets médicaux des Hauts-de-France, au planning familial de Lille et sur Internet.
RESULTATS 1147 questionnaires ont été analysés. Il en ressort une satisfaction contraceptive
loin d’être optimale, avec 17,5% de femmes insatisfaites et 1/3 souhaitant changer
de contraception, en particulier celles sous pilule. On observe un manque de connaissance
des différentes méthodes, notamment des DIU, qui obtiennent pourtant la meilleure
satisfaction (6,5/10) et attirent 40% des femmes souhaitant changer de contraception.
Les femmes souhaitent une contraception connue, facile à utiliser et si possible sans
hormone. Pourtant, la pilule reste la contraception la plus prescrite en France. L’adéquation
de la contraception avec le corps, le couple, la sexualité et le mode de vie est également
essentielle, tout comme son remboursement. A l’inverse, les troubles de la libido
et de l’humeur ainsi que la prise de poids sont jugés comme inacceptables. L’ensemble
de ces paramètres devraient être pris en considération sans frein ni jugement lors
de la prescription. Enfin, 41% des femmes seraient prêtes à laisser la responsabilité
contraceptive à leur partenaire. CONCLUSION L’absence de contraception stable depuis
2016 (8%) et l’insatisfaction globale démontrent une inadéquation entre l’offre contraceptive
actuelle et les attentes des femmes en 2021. La lente évolution de la contraception
masculine y participe également. Cette étude permet de prendre conscience des attentes
des femmes sur la contraception afin d’améliorer leur satisfaction ainsi que la couverture
contraceptive. Un approfondissement des connaissances ainsi qu’une modification des
pratiques contraceptives des professionnels de santé, notamment concernant les DIU
chez les nullipares, serait essentiel pour une prise en charge optimale de la contraception
en France.;