Description : Contexte : Le virus de la Covid-19 est pour la première fois détecté en Novembre 2019
en Chine. La transmission interhumaine importante a permis au virus de se disséminer
à travers le monde et a mis à l’épreuve le système de santé en France. Il apparait
que la médecine générale était une profession qui était déjà fragilisée au-paravent
avec une proportion préoccupante des syndromes d’épuisement professionnel et des syndromes
anxio-dépressifs parmi les professionnels de santé. Les conséquences de la pandémie
se mesurent directement par le nombre d’hospitalisations et de décès. L’impact sur
la santé mentale du personnel soignant est devenu un sujet d’actualité, suite à la
mise sous tension importante du système de soins. L’objectif de ce travail était d’étudier
le retentissement psychologique de la pandémie chez les médecins généralistes du Nord
Pas de Calais. Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude d’épidémiologie descriptive,
transversale, quantitative. La population source qui a servi d’échantillon est la
liste des médecins généralistes inscrits à la FMC d’AMMELICO. Un questionnaire réalisé
avec Google Form a été envoyé à 2200 médecins généralistes installés dans le Nord
Pas de Calais. Le recueil des donnés s’est fait du 9 juin au 5 juillet 2021. Les données
étaient entièrement anonymes. Résultats : le taux de réponse était de 9,1%, 199 réponses
ont été analysées. Depuis le début de la pandémie, 50 médecins interrogés estiment
que leur humeur ou leur état psychologique se sont détériores (25%). Il a été retrouvé
une association statistique significative entre la dégradation de l’humeur et le fait
de s’être senti en danger en continuant de consulter (p 0,007), l’impression de
faire courir un risque à l’entourage en raison de la profession particulièrement exposée
(p 0,011), le sentiment d’abandon et/ou de négligence de la médecine générale au
profit du secteur hospitalier (p 0,025), et le fait de vouloir diminuer ou arrêter
l’activité médicale (p 0,001). La fatigue quotidienne, la perte d’énergie (74%),
les troubles du sommeil (45%), la perte de plaisir dans les activités de la vie de
tous les jours (39%) sont les symptômes les plus représentés. Les idées noires et
suicidaire sont présentes chez 3% des répondeurs. On note une augmentation de la consommation
des psychotropes. Conclusion : Il semble qu’il y ait un fort impact négatif sur la
santé mentale des médecins généralistes interrogés, en parti dû à un sentiment de
négligence et de manque de reconnaissance de la profession. La tendance observée va
dans le sens d’une modification de la manière d’exercer avec notamment une priorisation
de la vie personnelle.;