Prévalence des troubles musculo-squelettiques et leurs facteurs de risques depuis
la mise en place du télétravail dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 - CISMeF
Prévalence des troubles musculo-squelettiques et leurs facteurs de risques depuis
la mise en place du télétravail dans le contexte de l’épidémie de Covid-19Document
Titre : Prévalence des troubles musculo-squelettiques et leurs facteurs de risques depuis
la mise en place du télétravail dans le contexte de l’épidémie de Covid-19;
Description : Contexte : L’objectif de cette étude était d’évaluer chez les personnes en télétravail
dans le contexte de COVID-19 la prévalence des troubles musculo-squelettiques (TMS)
ainsi que leurs facteurs de risques. Méthode : Cette étude épidémiologique a été menée
au sein d’une entreprise des Hauts de France et a permis d’inclure 229 salariés en
télétravail depuis plus de 12 mois avec au moins 4 jours de télétravail par semaine.
Les données de l’étude ont été recueillies grâce à un questionnaire explorant la santé
musculosquelettique (questionnaire NORDIQUE), les risques psychosociaux (questionnaire
KARASEK), l’environnement et l’organisation du télétravail et enfin la mise en contexte
du télétravail avec la crise sanitaire de COVID-19. Résultats : Concernant la prévalence
des TMS, 43,7% (N 100) des salariés ont ressenti des TMS ayant duré plus de 30 jours
au cours des 12 derniers mois. Concernant les facteurs de risque de TMS, plusieurs
liens significatifs ont été retrouvés avec des différences selon l’âge, le sexe et
l’IMC. Un lien a également été retrouvé entre le travail en dehors des horaires habituels
et la survenue de TMS de la nuque (OR 4,49 [1,53-13,2] ; p 0,0063) et entre l’absence
d’entraide entre collègues et la survenue de TMS du haut du dos (OR 3,38 [1,19-9,61]
; p 0,0223) et du coude (OR 4,02 [1,13-14,36] ; p 0,0322). Chez les sujets ayant
constaté une aggravation ou une apparition des TMS depuis la mise en place du télétravail,
il apparaît une corrélation significative avec d’une part le fait de travailler à
domicile dans une pièce non dédiée (OR 2,30 [1,35-3,92] ; p 0,0023), d’autre part
une prise de poids de plus de 3 kg (OR 2,64 [1,38-5,08] ; p 0,0035) et enfin l’augmentation
des consommations et des usages (OR 1,76 [1,00-3,10] ; p 0,0482). Conclusion : Cette
étude confirme la présence de TMS chez des salariés en télétravail, plus particulièrement
au niveau de la nuque et du bas du dos, même si leur prévalence n’est pas supérieure
à celle qui est retrouvée par zone anatomique en population générale française avant
la crise sanitaire. Dans le contexte d’extension sans précédent du télétravail à la
suite de l’épidémie de COVID-19, il parait nécessaire d’avoir une attention accrue
concernant les aspects spécifiques du télétravail en termes de prévention des TMS,
comme le travail en dehors des horaires habituels, l’isolement, l’absence de pièce
dédiée pour le télétravail, la prise de poids et l’augmentation des consommations
et des usages.;