La santé mentale à l'épreuve du confinement : étude des déterminants du bien-être
psychologique et du stress pendant la première vague de COVID-19 en Italie - CISMeF
La santé mentale à l'épreuve du confinement : étude des déterminants du bien-être
psychologique et du stress pendant la première vague de COVID-19 en ItalieDocument
Titre : La santé mentale à l'épreuve du confinement : étude des déterminants du bien-être
psychologique et du stress pendant la première vague de COVID-19 en Italie;
Description : Contexte : l’Italie a été le premier État européen à prendre des mesures radicales
de lutte contre l’épidémie de COVID-19, en mettant d’abord en quarantaine les principaux
foyers épidémiques, et en instaurant ensuite un confinement généralisé (avec suspension
des activités non essentielles) à toute la péninsule à partir du 9 mars 2020. Nous
évaluons ici les facteurs associés au bien-être mental et au stress de la population
italienne pendant le confinement national. Méthodes : les citoyens italiens âgés de
18 ans étaient invités à participer à une enquête de 15 minutes disponible en ligne
du 6 avril au 4 mai 2020. Hormis les échelles d'évaluation du bien-être mental et
du stress, l'enquête explorait un panel de caractéristiques des participants et de
facteurs liés à la situation. Des régressions logistiques multivariées ont été utilisées
pour identifier les déterminants du bien-être mental et du stress pendant le confinement
national. Résultats : l'étude a reçu un total de 967 réponses valides. Au total, respectivement
248 (28.38%) et 542 (62.8%) personnes présentaient un bien-être mental altéré et un
état de stress. Souffrir d'un trouble mental et être à risque de pauvreté avaient
un impact négatif sur le bien-être mental (respectivement, OR 2.6 95% 1.4-4.8 et OR
1.59 95% 1.04-2.3) et le stress (OR 2.04 95% 1.03-4.3 et OR 1.9 95% 1.3-2.9), tandis
qu’être un homme (OR 0.67 95% 0.44-0.99 et 0.64 95% 0.45-0.91) et percevoir du soutien
social (OR 0.3 95% 0.21-0.45 et OR 0.53 95% 0.36-0.78) étaient des facteurs de protection
pour les deux outcomes. Les catégories le plus à risque de détresse psychologique
étaient les jeunes adultes (bien-être mental altéré : OR 2.24 95% 1.11-4.5), les personnes
vivant en zone urbaine (stress : OR 1.89 95% 1.29-2.77), et les personnes travaillant
pendant le confinement (stress : OR 2.15 95% 1.49-3.11). A noter, l'accord avec les
mesures de confinement et la satisfaction à l'égard des informations fournies par
les autorités étaient des facteurs clé de protection de détresse psychologique (stress
: OR 0.26 95% 0.07-0.72 ; bien-être altéré OR 0.55 95% 0.36-0.88). Interprétation
: des initiatives de promotion de la santé mentale s'appuyant sur ces données peuvent
être suggérées. Outre la vulnérabilité de certaines sous-populations, cette étude
a mis en évidence (i) le rôle essentiel de l'information et de l'adhésion des personnes
aux politiques de santé publique, et (ii) la nécessité d'assurer un soutien social
et matériel à la population confinée. D'autres études sont nécessaires pour déceler
les conséquences psychologiques à long terme du confinement pour COVID-19.;