Description : Introduction : l’endocardite infectieuse (EI) est une pathologie grave, de diagnostic
difficile, dont le traitement est médico-chirurgical. L’objectif de cette étude était
d’observer l’impact de la pandémie à SARS-CoV2 sur la prise en charge des patients
atteints d’une EI. Méthodes : nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique
incluant les patients hospitalisés pour une EI en constituant 2 groupes : hospitalisation
l’année avant la pandémie à SARS-CoV2 (01/03/2019 au 29/02/2020, groupe 1) et hospitalisation
pendant l’année de la pandémie à SARS-CoV2 (01/03/2020 au 28/02/2021, groupe 2). Nous
avons analysé et comparé les différences concernant les données cliniques, para-cliniques,
thérapeutique et d’évolution des patients entre les 2 groupes. Résultats : entre mars
2019 et février 2021, 283 patients ont été pris en charge pour une EI possible ou
certaine dans notre centre (164 dans le groupe 1 et 119 dans le groupe 2). Au niveau
clinique, il n’y avait pas de différence significative majeure entre les 2 groupes.
Il y avait plus d’EI liées à la toxicomanie intraveineuse (IV) dans le groupe 2 (p
0,009). Il y avait plus de survenue d’hémorragie cérébrale (p 0,021) dans le groupe
2. Sur le plan para-clinique, les patients ont eu plus d’imagerie cérébrale (TDM p
0,009 et IRM p 0,013). Sur le plan thérapeutique, il n’y avait pas de différence significative
concernant la réalisation d’une intervention (p 0,412) ou son délai (p 0,894). Il
n’y avait pas de différence significative concernant la compliance thérapeutique sur
les 3 germes principaux responsables d’une EI (SAMS, Streptococcus spp. et Enterococcus
spp.). La mortalité à 1 an dans le groupe 2 était de 16% et il n’y avait pas de différence
significative en comparaison au groupe 1 (17.7%, p 0,704). Le taux de récidive était
de 5.9% dans le groupe 2 et n’était pas significativement différent en comparaison
avec le groupe 1 (9.1%, p 0,311). Conclusions : la pandémie à SARS-CoV2 ne semble
pas avoir eu d’impact négatif sur la prise en charge des patients atteints d’une EI.
Le maintien de l’activité de « l’Endocarditis team » au sein d’un centre référence
a probablement contribué à ce résultat. Néanmoins, la proportion importante de patients
toxicomane IV dans notre cohorte suggère un impact psychosocial majeur de la pandémie
à SARS-CoV2 sur la population.;