Description : Introduction : l'épisode dépressif caractérisé (EDC) est défini par une modification
pathologique de l'humeur. Il s'agit d'un enjeu de santé publique. Le médecin généraliste
se trouve au cœur de cette problématique étant le professionnel de santé le plus consulté
par les patients souffrant de dépression. La prescription d'antidépresseurs en médecine
générale n'a cessé d'augmenter, avec des durées de prescription de plus en plus longues.
À notre connaissance, aucune étude n'a évalué les modalités de surveillance d'un traitement
antidépresseur en cabinet de médecine générale en Picardie. Matériel et méthodes :
nous avons mené une étude prospective. Les participants avaient accès au questionnaire
en ligne et par e-mail. Les caractéristiques socio-démographiques et le cursus professionnel
ont été recueillies. Les modalités de diagnostic de l'EDC, sa prise en charge et le
suivi de la prescription ont été analysées ainsi que le ressenti des participants
par rapport à ses différentes variables. Résultats : 93 médecins généralistes ont
été inclus. 15,1% de répondants réévaluaient les patients moins d'une semaine après
introduction de l'antidépresseur (ATD). La surveillance des effets indésirables se
faisait fréquemment, malgré un niveau de connaissance moyen des répondants et une
éducation thérapeutique du patient hétérogène en pratique. Ces modalités de suivi
et de surveillance étaient hétérogènes avec des praticiens n'étant pas forcément à
leur aise dans la maniabilité des traitements antidépresseurs. Conclusion : cette
étude préliminaire a mis en évidence un faible pourcentage de médecins généralistes
réévaluant les patients moins d'une semaine après introduction de l'ATD. Plusieurs
outils pourraient être mis en place afin d'accompagner les médecins généralistes :
mise en place d'Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) ou encore des mesures incitatives
avec un temps de consultation dédié.;