Description : Introduction : les vertiges font partie des motifs de consultation les plus fréquents
en médecine générale. Plusieurs études retrouvent une prise en charge irrationnelle.
De nombreux médecins généralistes témoignent de leur incertitude dans la prise en
charge et l’établissement d’un diagnostic ainsi que de la difficulté d’orientation.
Cette étude a pour but de réaliser un état des lieux de la prise en charge de la pathologie
vertigineuse en soins primaires. Matériel et méthodes : il s’agit d’une étude observationnelle
et descriptive, rétrospective, multicentrique. L’objectif principal est d’analyser
le parcours de soins d’un patient atteint de vertiges. L’objectif secondaire est d’identifier
les obstacles à une prise en charge adaptée. Les patients inclus ont été soumis à
un questionnaire anonymisé relatif à leur parcours de soins. Les professionnels de
santé, intervenus dans leur prise en charge récente, ont été contactés afin qu’ils
répondent à un questionnaire anonymisé relatif à la prise en charge des vertiges en
cabinet de ville. Résultats : concernant le parcours de soins, les patients ne possédant
pas de médecin traitant multiplient les intervenants de manière significative (p
0.013) et se rendent plus aux urgences (p 0.001). Les manœuvres diagnostiques et
libératoires ont été réalisées par des médecins généralistes dans 4.5% des cas. Il
n’y a pas de différence significative entre les parcours de soins des patients avec
et sans antécédent. Concernant la prise en charge en soins primaires, le taux d’erreur
et de méconnaissance (72,5% pour le Head Impulse Test) des manœuvres augmente avec
l’ancienneté du médecin généraliste. A l’inverse, la perception d’obstacles et de
difficultés dans la prise en charge diminue avec l’expérience. Conclusion : la prise
en charge des vertiges est mal codifiée. Des algorithmes de prise en charge en soins
primaires doivent être développés et utilisés. Des études complémentaires sont nécessaires
pour étudier l’effet de la modification des pratiques.;