Description : L’hésitation vaccinale est un phénomène connu, ancien, auxquels se heurtent plus particulièrement
les médecins généralistes dans leur mission de prévention en soins primaires. L’apparition
de nouveaux vaccins pour lutter contre la pandémie de COVID 19 et la politique de
vaccination générale ont fait ressurgir cette hésitation, notamment au sein du personnel
soignant très sollicité dans la gestion de cette pandémie. Cette étude s’intéresse
aux motifs de cette hésitation vaccinale, et aux caractéristiques de la population
qui la compose. Matériel et méthode : une étude transversale, observationnelle, monocentrique
a été conduite au sein de l’Hôpital Privé de la Casamance. Du 19.07.2021 au 31.08.2021,
un questionnaire anonyme a été soumis au personnel soignant (médicaux et paramédicaux)
exerçant au sein de la structure. Une analyse descriptive de la population entière
a été réalisée puis 2 groupes ont été constitués et comparés en fonction de la présence
d’une hésitation vaccinale. Résultats : il y a eu 145 personnels soignants répondants,
dont 67% de femmes, 64% de paramédicaux, 60% de moins de 44 ans, et une expérience
professionnelle inférieure à 10 ans pour 45% d’entre eux. Cinquante-six pour cent
des répondants hésitaient à se faire vacciner contre le COVID 19. Les causes d’hésitations
vaccinales retrouvées ont été : la crainte d’effets indésirables (EI) à moyen/ long
terme pour 80% des répondants, liée notamment à la vitesse de développement du vaccin
(65%) et à la nouveauté des vaccins à ARNm (50%), l’efficacité des vaccins sur le
long terme méconnue (54%), les EI à court terme (43%), la communication des autorités
(33%), par conviction personnelle (28%). Dans la population des hésitants à la vaccination
contre le Sars-Cov2, il a été observé une différence significative sur l’âge inférieur
à 34 ans, le sexe féminin, les professions paramédicales, l’expérience professionnelle
de moins de 10 ans, un antécédent d’infection à Sars-Cov2 et selon les moyens d’information
personnelle (littérature scientifique versus réseaux sociaux / médias) (p 0.05). Une
différence significative a été retrouvée au sein du personnel soignant affecté en
unité COVID qui hésitait plus à se faire vacciner que dans les autres services (p
0.05) Conclusion : les facteurs d’hésitation vaccinale du personnel soignant face
au Sars-Cov2 ont des similitudes avec les facteurs d’hésitation vaccinale à d’autres
épidémies infectieuses. De nouveaux éléments sont apparus en lien avec les caractéristiques
de la pandémie actuelle. La vaccination est un outil de prévention majeur et le PS
est une population clé dans la stratégie de diffusion vaccinale.;