Description : Introduction : les écrans sont devenus omniprésents dans le quotidien, et nombreuses
sont les études démontrant les effets néfastes chez le jeune enfant, constituant un
réel problème de santé publique. Le médecin généraliste a un rôle central et majeur
dans la prévention à réaliser sur ce sujet. Bien que des recommandations nationales
et internationales voient le jour afin d’en réguler l’utilisation, aucun consensus
n’a cependant été adopté. De multiples travaux se sont déjà intéressés au manque de
formation des médecins généralistes et aux freins à une meilleure prévention, mais
les déterminants d’une prévention adéquate n’ont jamais été explorés. De même, l’influence
du comportement familial et personnel du médecin généraliste sur la prévention qu’il
réalise au cabinet n’a jamais été étudiée. Méthode : il s’agit d’une étude observationnelle,
quantitative, descriptive et transversale, visant à réaliser une enquête déclarative
de pratique. Elle a été réalisée en interrogeant les médecins généralistes installés
de Gironde, via un auto-questionnaire en ligne anonyme. Résultats : 51 réponses ont
été obtenues, sur 155 questionnaires envoyés, ce qui représente un taux de réponse
de 32,9%. Les déterminants d’une prévention adéquate sont un âge jeune (30- 40ans)
du médecin pour une prévention chez les enfants de moins de six ans (p 0,0001 / p
0,0005), un nombre d’actes compris entre 15 et 25 pour une message de meilleure qualité
(p 0,03 / p 0,04), le statut de parent (p 0,01), avec des enfants jeunes (p
0,0015), avoir des enfants qui ne regardent pas la télévision le matin (p 0,025),
appliquer à soi-même des règles d’utilisation des écrans (p 0,004), le fait d’être
formé sur ce sujet (p 0,02), et d’estimer d’avoir les connaissances nécessaires pour
le faire (p 0,0054). Conclusion : bien que les médecins estiment avoir les connaissances
nécessaires pour réaliser de la prévention, ils sont insuffisamment formés, et leurs
messages de prévention sont erronés. D’autres moteurs de prévention peuvent être cependant
aussi exploités comme agir sur leurs habitudes de pratique au cabinet, ou en améliorant
leurs propres comportements personnels et familiaux vis-à-vis des écrans. Enfin, la
sensibilité des médecins jeunes à ce sujet ouvre la porte à une formation précoce
sur ce thème dans le cursus médical.;