Description : Dans le contexte de la pandémie mondiale de Covid-19 et de l'expansion préoccupante
des variants, plus transmissibles, un vaccin à ARNm a été mis à disposition en Guyane,
un territoire français d'Outre-Mer en Amérique du Sud, à partir de mi-janvier 2021.
Cette étude visait à estimer la volonté de se faire vacciner et les corrélats sociodémographiques
et motivationnels chez les professionnels de santé en Guyane. Méthodes : une enquête
transversale a été réalisée du 22 janvier au 26 mars 2021 auprès d'un échantillon
de soignants en Guyane. Résultats : au total, 579 professionnels de santé ont été
interrogés, dont 220 médecins et 200 infirmiers travaillant le plus souvent en milieu
hospitalier (54%). Au total 64% étaient prêts à se faire vacciner avec un gradient
selon la profession, l'âge, le sexe, l'origine et les attitudes envers la vaccination.
Les participants étaient moins susceptibles d'avoir été vaccinés ou de vouloir se
faire vacciner s'ils étaient de sexe féminin, jeunes, d’une profession paramédicale,
s'ils étaient nés en Guyane française ou dans les Antilles, s'ils craignaient des
effets indésirables éventuels ou s'ils n'avaient pas confiance dans les entreprises
pharmaceutiques ou dans les autorités. L’information des professionnels de santé est
le facteur clé d’hésitation vaccinale dans cette étude. Conclusion : un nombre important
de professionnels de santé en Guyane est encore hésitant à l'égard du vaccin Covid-19.
Atteindre l'immunité de groupe est le défi majeur de la lutte contre cette pandémie.
Les professionnels de santé doivent pouvoir montrer l’exemple car ils ont un rôle
prépondérant à jouer dans cet effort, ils sont en première ligne pour discuter du
vaccin avec les patients, et ils sont écoutés par les patients. La spécificité de
la Guyane, à l’instar des autres DOM, réside dans la complexité de son histoire, de
ses liens avec la France métropolitaine, de la diversité de ses populations et de
leurs cultures, de leur rapport avec la nature et la science, ainsi que dans la défiance
envers les autorités de santé publique. Une adaptation de la mise en place des mesures
et de la promotion du vaccin est donc nécessaire, et elles ne peuvent pas être appliquées
de la même façon que dans l’Hexagone.;