Description : Les dysfonctions sexuelles touchent 34 à 67% des patients atteints de schizophrénie,
altèrent la qualité de vie des patients et de leur partenaire et modifient l’évolution
de la maladie. L’objectif de cette thèse était de réaliser une revue non exhaustive
de la littérature en utilisant les bases de données Pubmed et Cochrane. Un total de
91 articles publiés jusqu’en 2020 a été inclus dans cette revue de la littérature.
L’origine principalement retenue à ces troubles est iatrogène du fait de l’action
antidopaminergique des antipsychotiques, source de diminution de la motivation et
d’hyperprolactinémie. Les autres cibles des antipsychotiques sont également associés
à des atteintes de la fonction sexuelle, c’est le cas des récepteurs sérotoninergiques,
adrénergiques, histaminique et cholinergiques. Ces dysfonctions sexuelles sont également
présentes avant l’instauration d’un traitement chez des patients présentant leur premier
épisode psychotique, ou encore chez des patients à haut risque d’en développer, ce
qui est en faveur d’une origine physiopathologique de ces troubles. Le trouble psychiatrique
a un rôle sur la fonction sexuelle par le biais des symptômes psychotiques négatifs,
de l’institutionnalisation et de l’auto-stigmatisation. L’influence des pathologies
comorbides est également étudiée, notamment les pathologies cardiovasculaires, les
pathologies addictives et les pathologies psychiatriques. Un algorithme de la prise
en charge de ces troubles a pu être évoqué dans certaines études, telles que la diminution
de la posologie du traitement, le relais vers un antipsychotique moins à risque de
ce type d’effet secondaire, ou l’adjonction d’Aripiprazole. Des traitements adjuvants
sont également possibles comme des traitements hormonaux ou les inhibiteurs de la
phosphodiestérase 5. Enfin une prise en charge psychothérapeutique semblerait bénéfique.;