Description : Introduction : la France est un des plus grands pays au monde dans le domaine aéronautique.
Les pilotes et a fortiori les voyageurs sont de plus en plus nombreux avec la démocratisation
du transport aérien. Cet environnement, hostile à l’Homme, nécessite une capacité
physique et mentale adéquate pour assurer la plus grande sécurité des vols. Le parcours
de soin du patient en France fait du médecin généraliste un des professionnels de
santé les plus impliqués dans le suivi des pilotes. Or la médecine aéronautique est
très peu connue en France chez les médecins généralistes, autant sur ses particularités
de prise en charge que sur son réseau de soin. L’objectif principal de cette thèse
est de proposer un support d’information sous forme de guide pratique pour tout médecin
généraliste non spécialisé en aéronautique dans le cadre du suivi de ses patients
s’exerçant au pilotage d’un avion, qu’il soit pilote privé ou professionnel, afin
de toujours proposer une solution au patient, et ne jamais rester seul dans son dilemme.
Méthode : revue narrative de la littérature avec une sélection non systématique de
publications scientifiques relatives à la prise en charge des pathologies du pilote
d’avion en lien avec la médecine générale. Dans cette thèse il a été ajouté un questionnaire
auto-rempli par les médecins généralistes, et des entretiens de médecins spécialisés
en aéronautique sous forme de discussion. Résultats : le questionnaire réalisé auprès
de 350 médecins généralistes montrait que deux tiers d’entre eux n’avaient jamais
entendu parler de médecine aéronautique, qu’ils ne demandaient pas toujours l’activité
professionnelle ou extra-professionnelle de leur patient, et que l’écrasante majorité
souhaitait recevoir un support d’aide à la prise en charge pour une telle population.
Des conseils de prise en charge ont été établis sous la forme d’un guide au travers
des principales pathologies retrouvées en médecine générale. En cas de difficultés
de prise en charge le médecin généraliste pourra principalement s’appuyer sur le réseau
des médecins aéronautiques et en moindre mesure il pourra échanger avec les médecins
du pôle médical de la DGAC. Conclusion : le médecin généraliste est facilement accessible
pour tout pilote et reste un interlocuteur privilégié, pouvant influencer la prévention
des incidents liés à l’environnement aéronautique. Ce guide de prise en charge pourrait
aussi aider les médecins dans la prise en charge de leur patientèle non pilote, toujours
plus nombreuse à prendre l’avion. Lors de la formation universitaire en médecine générale,
des cours introduisant aux spécificités de prise en charge des patients ayant des
métiers ou activités à risque (plongée sous-marine, parachutisme, métiers de transport
ferroviaire, routier ou aérien, métiers avec port d’armes) semblent nécessaires pour
la pratique des futurs médecins généralistes.;