Description : Introduction : Le médecin généraliste est le premier acteur dans la prise en charge
des patients atteints d'une hypertrophie bénigne de prostate. En 2015, l'Association
Française d'Urologie a publié un guide de prise en charge destiné aux médecins généralistes.
Notre objectif est d'évaluer les pratiques médicales des médecins généralistes vis-à-vis
de cette pathologie ainsi que la diffusion du guide et son impact six ans après sa
publication. Méthodes : Entre mars et mai 2021, un questionnaire anonyme spécifiquement
réalisé a été diffusé via un formulaire en ligne aux médecins généralistes en France
par l'intermédiaire des conseils départementaux de l'ordre et auprès de l'ensemble
des URLMs (Union régionale des médecins libéraux). L'accord entre les pratiques et
les recommandations a été évalué via un critère composite basé sur les examens jugés
comme nécessaires d'après le guide de prise en charge. Résultats : 280 réponses ont
été recueillies. La population était composée de 55% de femmes. Plus de 58% des médecins
avaient moins de 45 ans. 77% des médecins déclaraient ne pas avoir reçu de formations
ou d'informations sur l'hypertrophie bénigne de prostate dans les 5 dernières années
et 83% déclaraient ne pas avoir connaissance des recommandations à destination des
médecins généralistes. Le mode de diffusion de celui-ci le plus répondu était la recherche
personnelle. La connaissance du guide était associée de façon significative au respect
des pratiques recommandées. Parmi les résultats notables, pour le diagnostic initial,
51% des médecins généralistes déclaraient réaliser un toucher rectal et 44% une échographie
endorectale. L'utilisation du score IPSS étaient de 23% et la réalisation d'un ECBU
de 64%. En absence de complications, 54% prescrivaient de la phytothérapie en première
intention. Conclusion : Le guide de prise en charge souffre d'un manque de diffusion.
Sa faible diffusion ne semble pas avoir permis de modifier les pratiques générales
avec la persistance d'exercices médicaux ne correspondant pas aux standards de prise
en charge. Cependant à l'échelle individuelle, ce guide semble permettre une amélioration
des pratiques. La réalisation de recommandations à destination des médecins généralistes
se confronte aux modes de diffusion et il semble nécessaire d'en proposer de nouvelles
modalités. (4e de couverture);