Description : Le sujet de cette thèse a émergé au cours de mes derniers semestres d’internat. Il
s’est construit dans un premier temps avec la découverte de la génétique clinique
et de la collaboration de cette spécialité médicale avec la gynécologie-obstétrique,
au cours de réunions pluridisciplinaires régulières ayant lieu au CHU de Rouen. Ces
staffs réunissent des médecins et soignants, membres du Centre Pluridisciplinaire
de Diagnostic Prénatal de la région de Normandie. Y est discutée la prise en charge
de patientes dont le cas clinique peut être complexe. À cette occasion, j’ai été familiarisée
au processus décisionnel qui entoure les demandes d’interruption médicale de grossesse.
Mon expérience s’est principalement faite dans des cas d’indications fœtales. J’ai
alors découvert une réflexion médicale qui m’était étrangère du fait de ma spécialité
(Psychiatrie), mais qui est passionnante. En quittant le service de Génétique clinique,
je n’ai pas pour autant quitté l’obstétrique, puisque j’ai rencontré la psychiatrie
de périnatalité. Au cours des consultations, j’ai rencontré des femmes dont les parcours
de vie pouvaient être divers et variés. Certaines nous sollicitaient dans un contexte
d’interruption médicale de grossesse, d’autres devant la décompensation d’une pathologie
psychiatrique ou de par leur histoire de vie. En devenant actrice de leur prise en
charge, j’ai alors pu à mon tour échanger avec des médecins pédiatres, obstétriciens
afin de coordonner des soins englobant la mère et l’enfant. Mon impression a parfois
été de ne parler ni le même langage que mes confrères dont la spécialité était différente
de la mienne ni celui des équipes soignantes du service d’Obstétrique. Et ce malgré
le but commun d’établir des objectifs de soins cohérents, adaptés et pertinents. Chacun
devait fournir l’effort de se rappeler que les priorités des uns pouvaient ne pas
être celles des autres et établir une temporalité et une hiérarchisation des soins
à apporter.;