Dépistage des femmes victimes de violences conjugales en médecine générale: attentes
des femmes victimes envers leur médecin généraliste en Charente et Charente-Maritime - CISMeF
Dépistage des femmes victimes de violences conjugales en médecine générale: attentes
des femmes victimes envers leur médecin généraliste en Charente et Charente-MaritimeDocument
Titre : Dépistage des femmes victimes de violences conjugales en médecine générale: attentes
des femmes victimes envers leur médecin généraliste en Charente et Charente-Maritime;
Description : Contexte : Un tiers des femmes âgées de 15 à 49 ans à travers le monde déclarent avoir
subi des violences conjugales (VC). Le médecin généraliste (MG) est souvent le premier
interlocuteur de ces victimes mais il dépiste peu. Objectifs : Observer si les femmes
victimes de VC consultant dans les associations d'aide aux victimes souhaitaient être
questionnées à ce sujet par le MG, décrire la population de ces femmes et les caractéristiques
de leur(s) consultation(s) en médecine générale au cours des douze derniers mois.
Matériel et méthode : Étude épidémiologique descriptive multicentrique conduite dans
les départements de Charente et Charente-Maritime pendant quatre mois entre octobre
2020 et mars 2021. Auto-questionnaire de 13 items recueilli auprès de femmes majeures
victimes de VC consultant dans des structures de soutien aux victimes. Résultats :
Dix associations ont participé et 98 questionnaires ont été analysés. 85% des femmes
auraient souhaité que le sujet des VC soit abordé par le MG et 91% estimaient que
cela faisait partie de son rôle. 89% des femmes consultaient au moins une fois le
MG au cours des 12 derniers mois, principalement pour des symptômes généraux tels
que la fatigue (74%), les douleurs (71%) et l'insomnie (68%) ou des troubles psychologiques
(angoisse, prescription de psychotropes). La moitié avait parlé des VC au MG, pour
la plupart de leur propre initiative (46%). Cependant, seul 7% d'entre elles ont été
orientées vers une structure d'aide spécialisée par leur MG. Conclusion : Les femmes
victimes de VC consultant dans les structures d'aide spécialisée en Charente et Charente-Maritime
sont accessibles au repérage par le MG. Elles souhaitent être interrogées à ce sujet
par le MG, qu'il les écoute avec empathie et sans jugement, et qu'il sache les informer
et les orienter vers des structures d'aide aux victimes. Il a par conséquent un rôle
primordial dans la prévention, le dépistage et l'orientation des victimes. Une formation
plus pragmatique, une meilleure connaissance des réseaux d'aide de proximité ainsi
qu'un travail coordonné avec les travailleurs sociaux et la justice permettraient
aux MG d'assumer plus amplement ce rôle.;