Description : Introduction : La consultation gynécologique, enjeu de santé publique, permet la prévention
des grossesses indésirables et le dépistage des cancers. Pourtant des inégalités de
santé ont été observées pour les populations migrantes primo-arrivantes avec peu d’études
leur donnant la parole. L’objectif était de déterminer l’expérience de ces dernières,
leurs représentations et attentes de cette consultation afin de comprendre ces inégalités.
Méthodologie : Cette étude qualitative a été conduite entre juin 2020 et janvier 2021,
auprès de femmes migrantes primo-arrivantes en France depuis moins de 5 ans, recrutées
à Vannes et à Rennes. Les données ont été analysées de façon thématique, après codage
des verbatim. Résultats : Quatorze entretiens individuels ont été réalisés avec traducteur
pour les patientes non francophones. La santé reproductive semblait être une priorité
et une opportunité pour débuter le suivi gynécologique, avec une contraception peu
sollicitée et parfois jugée négativement. Elles sollicitent peu le dépistage des cancers
gynécologiques par défaut d'information, contrairement aux MST. La migration provoque,
pour la plupart, un changement des pratiques antérieures générant pour certaines une
opportunité de suivi gynécologique ou à l'inverse de l'incompréhension. L'examen gynécologique
parfois appréhendé en cas d'antécédents de violences sexuelles semble majoritairement
bien vécu, contrairement aux difficultés de communication et à la barrière de la langue.
Les patientes ont un désir de participation active au sein de la relation médecin
malade et un désir d'information, souvent relayé par le réseau associatif et amical.
Conclusion : Les participantes ont une diversité de représentations de la santé sexuelle
et reproductive et un manque d’information pouvant influencer le suivi. Le médecin
généraliste , les groupes de paroles entre femmes avec présence d'un traducteur, ainsi
que les actions ciblées jouent un rôle central pour repérer, orienter et informer
les femmes migrantes et pourraient diminuer les inégalités en santé observées.;