Description : Contexte : la stigmatisation des individus atteints de troubles psychiatrique, et
plus particulièrement de schizophrénie, est largement documentée dans la littérature.
Les études sur le sujet se font de plus en plus nombreuses, notamment au cours des
cinq dernières années. Pourtant, il n’y a pas eu de méta-analyse sur la stigmatisation
perçues et vécues par les usagers depuis l’étude menée par Gerlinger et al. en 20131.
Nous avons donc voulu réévaluer la perception de la stigmatisation du point de vue
des sujets atteints de schizophrénie, afin de voir comment cette problématique a évolué
de nos jours. Méthode : nous avons effectué une revue systématique de la littérature
sur PubMed et Cochrane, et sélectionné de manière exhaustive tous les articles comprenant
des résultats d’échelles standardisées de stigmatisation remplies par des sujets atteints
de schizophrénie. Nous avons récupéré ces données, ainsi que toutes les autres données
présentées dans chaque article, afin de déterminer les facteurs associés avec les
3 sous-types décrits de stigmatisation personnelle (stigmatisation perçue, auto-stigmatisation
et expériences de stigma). Résultats : au total, 92 articles et 15 824 patients ont
été inclus dans notre étude. Nous avons effectué une revue de la littérature, qui
mettait en avant des résultats divergents en ce qui concernait les données socio-démographiques.
Ceci peut s’expliquer par les spécificités propres à chaque pays. Les résultats tendent
à se rejoindre en ce qui concerne les données en lien avec les caractéristiques de
la schizophrénie et ses comorbidités: l’âge de début de la maladie, la durée de la
maladie et le nombre d’hospitalisation ont été notées comme étant. La dépression et
la qualité de vie sont les deux variables les plus analysées en corrélation avec la
stigmatisation. Conclusion : la stigmatisation des personnes atteintes de schizophrénie
doit aujourd'hui être une préoccupation majeure, car elle présente des répercussions
médicales et sociales potentiellement graves. L'attitude des professionnels de santé
et de la population générale envers ces patients pourrait avoir un impact significatif
sur leur vie. Cette revue systématique de la littérature propose un nouveau point
sur les facteurs associés à la stigmatisation « personnelle » (du point de vue du
patient) en fournissant un inventaire exhaustif des données recueillies sur le sujet
à ce jour. Nous avons découvert que plus la durée de la maladie est longue, plus une
personne souffrant de schizophrénie sera hospitalisée en psychiatrie, plus elle sera
amenée à s’auto-stigmatiser. La qualité de vie et la dépression sont les deux facteurs
les plus étudiés associés à la stigmatisation. Il est difficile de déterminer, pour
l’instant, le sens de la causalité. Ce travail sera complété dans un deuxième temps
par des analyses statistiques, aujourd’hui complexes du fait de l'hétérogénéité des
outils de mesures utilisés, afin de produire une méta-analyse. Les résultats seront
ensuite confrontés aux données d'études concernant la stigmatisation publique (du
point de vue des professionnels de santé et de la population en général), dans un
but d'identifier les meilleures stratégies pour réduire la stigmatisation dans son
ensemble.;