Description : Introduction : plusieurs auteurs se sont intéressés à l’impact de l’heure d’accouchement
sur la santé de la mère et de l’enfant. Certains ont rapporté un risque accru de complications
la nuit. Ceci soulève la problématique d’une éventuelle hétérogénéité de stratégie
de prise en charge en fonction de la tranche horaire. L’objectif principal de notre
étude était d’évaluer l’influence de l’heure d’accouchement sur le taux de césarienne.
Matériels et méthodes : il s’agit d’une étude monocentrique et rétrospective. Tous
les accouchements après 24 SA au CHU de Caen entre 2016-2019 ont été analysés, exceptés
les césariennes programmées et les accouchements après mort fœtale et interruption
médicale de grossesse. L’influence de l’heure d’accouchement sur le taux de césarienne
a été évaluée par régression logistique uni et multivariée selon trois périodes :
jour (9h00-17h59), soir (18h-23h59), nuit (00h00-8h59). Par ailleurs, les taux d’aides
instrumentales et de complications materno-néonatales ont été comparés selon ces périodes.
Résultats : au total, 11317 patientes ont été incluses. Le taux de césarienne était
significativement plus bas la nuit (12,5%) que le jour (15,6%) (aOR 0,86 [0,75-0,99]).
Le taux d’admission en réanimation néonatale était de 11,8% la nuit et 13,8% le jour.
Aucune différence n’a été mise en évidence concernant les aides instrumentales, les
lésions périnéales sévères, l’hémorragie du post-partum sévère, le pH, l’APGAR ou
le taux de décès néonatal. Conclusion : cette étude a révélé un taux de césarienne
significativement plus faible la nuit au CHU de Caen. Les résultats n’ont pas mis
en évidence de sur-risque ni maternel ni néonatal sur la période nocturne.;