Description : Médecine générale et addictologie sont intimement liées par leur prise en charge bio-psycho-sociale
commune des patients. Or, cet abord peut être différent entre un homme et une femme.
C'est pourquoi cette thèse s'est intéressée au vécu du médecin généraliste face à
une femme dépendante. Elle a cherché à explorer les ressentis ainsi que les outils
mis en place par les praticiens. Elle a été réalisée par entretiens semi-dirigés auprès
de douze médecins généralistes, n'ayant pas d'activité en établissement spécialisé
en addictologie. Ces praticiens ont pu mettre en avant des consommations moins importantes
chez les femmes. Le retentissement de la prise de produits se manifeste par un jugement
plus sévère de la société chez elles, et en particulier chez les mères. Elles ressentent
alors honte, culpabilité, souffrance. Elles dissimulent et retardent leurs soins par
peur d'un retentissement familial. L'addiction au féminin est également plus fortement
corrélée à des troubles psychiatriques ainsi qu'à des faits de violence. Du côté des
médecins, les ressentis peuvent varier en fonction de leur genre. En effet, les praticiennes
déclarent une aisance plus importante avec les femmes qu'avec les hommes. Elles pensent
aussi que cette facilité est partagée côté patientes. Tous médecins confondus, la
complexité de la prise en charge est soulignée chez les femmes. De plus, ils peuvent
avoir recours à une attitude différente avec elles tout comme à une écoute plus prononcée.
L'examen gynécologique est un temps dédié qui peut ouvrir la communication. Ce temps
de consultation, souvent trop court, est modulé afin de l'étirer au fil de plusieurs
consultations;