Description : Le traitement de substitution aux opioïdes concerne près de 200 000 personnes en France.
Cette thérapeutique courante, tant en psychiatrie qu’en médecine générale, a permis
de grandes avancées en termes de santé publique depuis son introduction en 1995. Mais
la population traitée reste plus fragile que la population générale, présentant plus
de comorbidités et celles-ci ne sont pas encore toutes établies. La mortalité des
patients substituées reste supérieure à la moyenne nationale et la qualité de vie
moindre. Pour essayer d’éclaircir un aspect de cette différence des chercheurs ont
émis l’hypothèse d’un lien entre les traitements de substitutions aux opioïdes et
les troubles respiratoires du sommeil. Ce travail est le fruit de cette réflexion
et tente de montrer la forte prévalence, la sévérité et la spécificité de ces troubles
dans la population substituée. Nous avons pu montrer une prévalence forte de l’ordre
de 70% de syndrome d’apnée du sommeil chez les patients traités par opioïdes. Parmi
ces troubles les apnées centrales du sommeil et le syndrome d’apnée centrale du sommeil
était surreprésenté par rapport à la population générale. Le lien semble donc établi
entre les opioïdes et les troubles respiratoires du sommeil. Reste à l’avenir à définir
de nouvelles recommandations pour l’évaluation de ces troubles en recherchant des
critères de prescription d’un examen du sommeil, qui aujourd’hui n’existent pas. Ce
sera le sujet de l’étude du Dr Guillet et de son équipe dont les prémisses sont décrites
dans ce travail de thèse.;