Description : De nombreuses études évaluent le lien entre les comportements alimentaires et la santé,
mais peu s'intéressent à l'auto-évaluation de l'alimentation. L'alimentation est l'un
des premiers facteurs modifiables en prévention des maladies chroniques. Néanmoins,
la qualité de l'alimentation doit être connue pour être modifiée. L'objectif de cette
étude était d'évaluer l'adéquation entre l'auto-évaluation de l'alimentation et une
évaluation objective par le MeDAS. Un objectif secondaire était d'évaluer les facteurs
qui influent sur cette auto-évaluation. Nous avons réalisé une étude transversale
et observationnelle. Un questionnaire informatisé sur serveur sécurisé a été proposé
aux volontaires de deux maisons de santé pluriprofessionnelles. Les données sociodémographiques
et anthropométriques, l'avis subjectif sur la qualité de l'alimentation et le MeDAS
ont été renseignés. 250 volontaires ont participé à l'étude et 237 questionnaires
étaient exploitables. L'analyse statistique retrouve un coefficient de corrélation
polychorique à 0,38 (IC95% [0,25 – 0,49]), inférieur au seuil de 0,7. Les participants
qui présentent des facteurs protecteurs des maladies cardiométaboliques ont un meilleur
équilibre perçu. Ceux qui présentent des facteurs de risque ont un moins bon équilibre
perçu que les participants ne présentant pas ces facteurs (activité physique modérée
(OR 3,03), intense (OR 2,35), couple (OR 2,15), obésité (OR 0,23), 5 cigarettes/jour
(OR 0,44), grignotage (OR 0,28)). La corrélation entre l'auto-évaluation et le MeDAS
étant faible, l'évaluation subjective ne peut pas se substituer au MeDAS. Nous pouvons
conclure que les participants n'auto-évaluent pas parfaitement leur alimentation,
mais il existe une certaine adéquation. L'enjeu, en termes de santé publique, serait
donc d'identifier les freins au changement d'alimentation des personnes le nécessitant,
qui pourtant, ont conscience de leur mauvaise alimentation;