Description : La forme sporadique de la maladie d’Alzheimer représente l’une des maladies neurodégénératives
les plus répandues à travers le monde, demeurant toutefois incurable de nos jours
; les traitements pharmacologiques ne permettant que d’en atténuer les symptômes sans
pour autant freiner la progression de la maladie. Dans un modèle « vie-entière » d’interaction
entre prédisposition génétique et facteurs environnementaux, les endotoxines - des
substances toxiques d’origine bactérienne à fort potentiel pro-inflammatoire - émergent
en tant que facteurs préjudiciables dans le concept de vieillissement en bonne santé.
L’alimentation, théoriquement capable d’agir à la fois sur la composition du microbiote
intestinal (principal réservoir à endotoxines de l’organisme) et d’influencer le passage
des endotoxines vers la circulation sanguine, représente une stratégie prometteuse
dans la modulation de l’exposition aux endotoxines. Les objectifs de cette thèse ont
été d’une part (i) d’évaluer l’association entre des profils alimentaires et un biomarqueur
de l’exposition plasmatique aux endotoxines, et d’autre part (ii) d’évaluer l’association
entre des biomarqueurs de l’exposition plasmatique aux endotoxines et le risque de
maladie d’Alzheimer, au sein d’une population âgée. Compte-tenu de la nature multidimensionnelle
de l’alimentation, deux approches complémentaires ont été utilisées pour définir l’exposition
nutritionnelle. Le score d’adhérence au régime Méditerranéen (construit selon une
approche confirmatoire a priori) ainsi que l’adhérence à un régime de type « prudent
» (dérivé d’une approche exploratoire a posteriori) caractérisé principalement par
une consommation riche en fruits et légumes et pauvre en biscuits, étaient inversement
associés aux taux circulants d’acides gras 3-hydroxylés, un proxy de la quantification
totale en endotoxines plasmatiques. À l’inverse, un régime de type « sud-ouest » caractérisé
principalement par une consommation riche en alcool, viande, charcuterie et dans une
moindre mesure en légumineuses et céréales était associé à des taux plus élevés d’acides
gras 3-hydroxylés. Ces résultats suggéraient que l’alimentation pourrait être une
piste prometteuse ciblant l’endotoxémie, et donc les processus inflammatoires en découlant,
chez la personne âgée. [...];