Preuve de bénéfice et décision thérapeutique: enquête chez les médecins généralistes
sur la prescription d'hydroxychloroquine dans le traitement de la COVID-19 - CISMeF
Preuve de bénéfice et décision thérapeutique: enquête chez les médecins généralistes
sur la prescription d'hydroxychloroquine dans le traitement de la COVID-19Document
Titre : Preuve de bénéfice et décision thérapeutique: enquête chez les médecins généralistes
sur la prescription d'hydroxychloroquine dans le traitement de la COVID-19;
Description : Dans l'attente des résultats des premiers grands essais thérapeutiques sur les traitements
de la COVID-19, les médecins étaient partagés sur la question de l'utilisation immédiate
de l'hydroxychloroquine (HCQ), compte-tenu des données préliminaires disponibles.
L'objectif principal de cette étude était d'évaluer l'intention de prescription d'HCQ
par les médecins généralistes à des patients malades de la COVID-19 en ambulatoire.
L'objectif secondaire était d'évaluer les variations de ce taux de prescription après
la publication des résultats de l'essai hospitalier Discovery, et en fonction de paramètres
liés à la maladie, à la situation de prescription, ou au prescripteur. Il a été réalisé
une enquête de pratiques, par étude observationnelle transversale quantitative, par
auto-questionnaire en ligne, du 7 au 21 avril 2020, auprès des médecins généralistes
libéraux Maître de Stage des Universités (MSU) en activité dans la région Auvergne
– Rhône Alpes et rattachés à la faculté de médecine Lyon 1. 84.8% des médecins généralistes
ont choisi de ne pas prescrire d'HCQ en ambulatoire. Après la publication de résultats
de l'essai Discovery sur l'existence d'un bénéfice de l'HCQ, le taux de prescription
a significativement augmenté de 15.2% à 74.9%. Dans le cas de résultats contraires,
il n'y a pas eu d'évolution significative du taux de prescription. Le taux de prescription
a varié en fonction de la gravité de la situation clinique, de la gravité intrinsèque
de la maladie, et de la nature du bénéficiaire de la prescription, avec une augmentation
lors d'une prescription à soi-même médecin ou à l'un de ses proches. Il n'a pas été
retrouvé d'association significative entre la prescription d'HCQ et l'antécédent de
traitement personnel par HCQ, ou la perception des risques du traitement. En revanche
les prescripteurs étaient significativement plus âgés que les non-prescripteurs. Malgré
la mauvaise représentativité des médecins MSU, l'attitude prépondérante des médecins
a semblé être celle d'une décision thérapeutique fondée sur la nécessité d'une preuve
de bénéfice validée de haute qualité, et d'une abstention thérapeutique en l'absence
de celle-ci. Il a également été illustré une variabilité de la décision thérapeutique
au sein d'un groupe de médecins prescripteurs, et la persistance de cette variabilité
même après l'apport d'une preuve validée d'efficacité;