Description : Après des millénaires pendant lesquels la préoccupation était de subvenir aux besoins
alimentaires, les sociétés industrialisées ont dû faire face au problème de l'obésité,
qui s'est installée soudainement et de façon endémique, à partir des années 1940-50,
augmentant la mortalité cardio-vasculaire. Les causes sont bien connues : abondance
alimentaire et diminution des dépenses d'énergie. Les recherches actuelles ont fait
progresser les connaissances sur l'étiologie de l'obésité. Les données scientifiques
ont montré que l'enfant obèse n'est pas toujours ce gourmand flegmatique, souvent
décrit, mais que de nombreux facteurs génétiques et biologiques ont contribué à cet
état. Dans de nombreux domaines, la vie de l'adulte dépend de l'enfance, ce qui justifie
les inquiétudes des parents et des éducateurs. La croissance, qui présente toutes
sortes de variations difficiles à interpréter, ne fait qu'accentuer ces inquiétudes.
Les transformations, même normales, sont parfois surprenantes et peuvent entraîner
des interventions inutiles ou même dangereuses, alors que des évolutions réellement
anormales peuvent passer inaperçues. Les résultats des recherches scientifiques n'ont
pas fondamentalement changé les stratégies de traitement de l'obésité, qui ont toujours
consisté en une diminution des apports et une augmentation des dépenses énergétiques.
Ils ont, par contre, permis de sélectionner des stratégies d'intervention plus ou
moins efficaces (prise en charge séparée parents-enfants, dépenses physiques augmentées...).
Les études confirment certaines idées de bon sens : favoriser l'allaitement maternel,
respecter les variations de l'appétit de l'enfant dans les limites d'une alimentation
qui ne soit pas trop permissive, varier l'alimentation, réduire les graisses et les
sucreries, favoriser les dépenses énergétiques sont les mesures les plus efficaces.
Les résultats des interventions sont évidemment plus efficaces sur des obésités liées
au comportement plutôt que d'origine génétique. L'obésité de l'enfant est un problème
parfois sous-estimé car il n'y a pas de risque immédiat. Elle ne devrait pourtant
pas être négligée car elle est source de nombreux problèmes métaboliques ou psychologiques.
Avant que des solutions réellement nouvelles soient trouvées, des mesures de prévention
passant par une meilleure information peuvent être proposées. Une meilleure connaissance
des phénomènes liés à la croissance ainsi qu'une meilleure surveillance des mesures
anthropométriques devraient aider à intervenir à bon escient et réduire ainsi l'obésité
chez l'enfant et le futur adulte. Le pharmacien a un rôle à jouer dans le conseil
diététique. Quotidiennement, il peut faire passer des messages généraux pour la population
bien portante, mais également des conseils plus précis en fonction de l'âge ou d'un
problème spécifique, le tout de concert avec le médecin traitant. Il peut donner des
notions de diététique préventive sur les recommandations nutritionnelles, les apports
journaliers en fibres, vitamines, minéraux... En tant que professionnel de santé,
le pharmacien a donc un rôle bénéfique à jouer pour le patient et pour sa propre image
de marque.;