Traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde: revue systématique des essais cliniques
à partir des 17 bases de données recensées par l’OMS - CISMeF
Traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde: revue systématique des essais cliniques
à partir des 17 bases de données recensées par l’OMSDocument
Titre : Traitements de fond de la polyarthrite rhumatoïde: revue systématique des essais cliniques
à partir des 17 bases de données recensées par l’OMS;
Description : Introduction : l’arsenal thérapeutique dans la polyarthrite rhumatoïde s’est considérablement
développé ces dernières années avec l’arrivée sur le marché dans un premier temps
des DMARDs (disease-modifying anti-rheumatic drugs) dits conventionnels (csDMARDs)
avec comme chef de file le méthotrexate puis des biothérapies (bDMARDS) fabriquées
à partir d’organismes vivants et enfin plus récemment les thérapies ciblées synthétiques
(tsDMARDs). Malgré ces récents progrès seuls environs 20% des patients non répondeurs
au méthotrexate atteignent une réponse ACR70. Pour ces patients n’atteignant pas la
rémission et qui continuent à s’aggraver, une meilleure compréhension de la maladie
et la recherche de nouvelles approches thérapeutiques est un enjeu majeur. L’objectif
de notre étude était d’analyser l’ensemble des essais cliniques évaluant des traitements
de fond (cs-, b- et tsDMARDs) de la polyarthrite rhumatoïde et d’en décrire leur mécanisme
d’action ainsi que leur phase de développement clinique. Méthode : nous avons effectué
une revue systématique de l’ensemble des molécules faisant l’objet d’un essai clinique
dans la polyarthrite rhumatoïde à partir des 17 bases de données internationales référencées
par l’OMS. Nous avons exclu les essais ne faisant pas l’objet d’une thérapeutique
médicamenteuse, les thérapies cellulaires, les anti inflammatoires non stéroïdiens,
les glucocorticoïdes et leurs dérivés, les molécules n’ayant pas d’effet immunomodulateur.
Résultats : notre recherche a abouti à 4652 essais cliniques à partir desquels nous
avons identifié 243 molécules. Ces molécules sont des csDMARDs (n 22), bDMARDs (n
118) et tsDMARDs (n 103). Parmi elles, 24 sont actuellement commercialisées dans au
moins un pays. Les molécules en développement sont principalement des bDMARDs (n 34)
et tsDMARDs (n 33). Sept molécules (en dehors de celles déjà commercialisées) ont
atteint au moins un essai clinique de phase III. Parmi elles, nous retrouvons un nouvel
anti TNF-alpha (ozoralizumab), un inhibiteur direct de l’IL-6 (olokizumab), un inhibiteur
de l’IL-17 (sécukinumab) et un inhibiteur de RANKL (dénosumab). Les trois autres molécules
évaluées en phase III ciblent des voies physiopathologiques novatrices, l’otilimab,
un inhibiteur de GM-CSF évalué actuellement dans deux essais de phase III. Le télitacicept,
un inhibiteur de la protéine de fusion TACI qui est un récepteur exprimé par les lymphocytes
B. Le piclidenoson un agoniste du récepteur A3 de l’adénosine induisant des effets
anti-inflammatoires via l’inhibition de la voie NF-KB. Notre étude a également permis
de relever un nombre important de molécules abandonnées (n 150). Parmi les causes
d’abandons de molécules, la première est le manque d’efficacité (pour 66 molécules
sur 150). Conclusion : la poursuite de la recherche est toujours active avec 243 molécules
faisant l’objet d’essais cliniques. L’objectif étant d’explorer de nouvelles voies
thérapeutiques et développer de nouveaux médicaments que l’on souhaiterait idéalement
: plus efficaces, mieux tolérés et à l’administration moins contraignante afin de
favoriser une meilleure observance thérapeutique.;