Description du sexisme et des autres violences rencontrés par les femmes internes
en médecine générale et répercussions sur la construction de leur identité professionnelle - CISMeF
Description du sexisme et des autres violences rencontrés par les femmes internes
en médecine générale et répercussions sur la construction de leur identité professionnelleDocument
Titre : Description du sexisme et des autres violences rencontrés par les femmes internes
en médecine générale et répercussions sur la construction de leur identité professionnelle;
Description : Introduction : l'actualité mondiale de 2017 a mis en lumière les violences sexistes
subies par les femmes, jusque-là peu étudiées dans la littérature médicale. Cette
étude qualitative a eu pour objectif de décrire le sexisme rencontré par les femmes
internes en médecine générale et ses répercussions sur la construction de leur identité
professionnelle. Matériels et Méthodes : 16 entretiens semi-dirigés compréhensifs
de femmes internes en médecine générale ont été réalisés entre 2018 et 2019. Ils ont
bénéficié d'un double codage et d'une analyse par théorisation ancrée. Résultats :
les internes dressent le portrait d'un sexisme systémique et structurel. En multipliant
les formes insidieuses, celui-ci maintient le flou sur ses contours et s'assure d'une
large tolérance en dépit de ses nombreuses répercussions. Les femmes interrogées parviennent
généralement à trouver des stratégies d'adaptation, mais restent parfois démunies
face aux comportements sexistes, notamment lorsqu'ils émanent de leurs seniors. Les
répercussions sont multiples : elles ressentent le besoin de devoir faire leurs preuves
plus que leurs collègues masculins et se sentent exclues de certaines prises en charge,
ce qui impacte leur bien-être au travail. Le sexisme n'est pas la seule violence rencontrée.
Il est décrit comme se mêlant à des violences hiérarchiques non genrées, favorisées
par une relation supérieur·e hiérarchique-étudiant·e inégale dans laquelle les internes
se sentent parfois dévalorisé·e·s et dominé·e·s. De nombreuses autres discriminations
telles que du racisme et de la LGBTQIphobie ont également émaillé leur parcours. Discussion
: ces violences, jugées contre-productives pour l'apprentissage et impactant leur
santé mentale et physique, restent très répandues et trop peu dénoncées par les internes
qui peinent à les nommer et en minimisent la gravité. L'entre-soi médical, encourageant
à cacher ses faiblesses sans poser ses limites, participe à la perpétuation de ces
comportements, de manière consciente ou non. Conclusion : étudiant·e·s et encadrant·e·s
doivent être sensibilisé·e·s à ces violences et apprendre à les identifier, les verbaliser
et à y répondre.;