Description : En France, dans un contexte de scepticisme et de couverture vaccinale insuffisante,
où l'obligation vaccinale faisait débat, une nouvelle loi concernant l'obligation
vaccinale, l'étendant à 11 vaccins, est entrée en vigueur au premier janvier 2018.
Objectif : Explorer le vécu des parents à propos de l'obligation vaccinale dans le
contexte de son élargissement. Etude qualitative phénoménologique par entretiens semi-dirigés
individuels conduite jusqu'à saturation des occurrences auprès de 21 parents de la
région Auvergne-Rhône-Alpes. Les entretiens ont été analysés indépendamment par deux
chercheurs avec une approche sémiopragmatique de Peirce et une triangulation des analyses.
Pour certains parents, la nouvelle loi a été vécue comme une solution réfléchie, logique
dans un contexte où la vaccination était ancrée dans la société et où l'Etat était
responsable de la santé de sa population. Pour d'autres, elle a été vécue comme une
infantilisation, une ingérence de l'Etat générant une défiance. Des parents avançaient
une raison économique, à la mise en place de la nouvelle loi. Le vécu de la nouvelle
loi par le parent pouvait être influencé par sa propre histoire. Certains parents
ne comprenaient pas le lien entre l'obligation vaccinale et l'accès à la collectivité
et se questionnaient sur le droit à la scolarité. Concernant l'information sur la
nouvelle loi, certains parents trouvaient la loi bien annoncée. Pour d'autres, l'information
manquait de pédagogie. Les parents attendaient de la clarté et de la transparence
sur l'information de cette nouvelle loi. Le médecin avait un rôle à jouer dans cette
information. Les parents attendaient de lui une écoute, un discours adapté et professionnel
sans jugement. Cette étude a montré l'importance de la communication auprès des parents
lors de la mise en place de la nouvelle loi de santé sur l'obligation vaccinale. Pour
se sentir concernés, ils souhaitaient des informations claires, adaptées, vulgarisées.
Concernant cette communication, le médecin avait un rôle à jouer. Il devait être informé
et avoir des outils adaptés pour communiquer avec les parents. Une coopération entre
les médecins généralistes et des professionnels de la communication serait une piste
envisageable pour développer des outils et des supports utilisables en consultation;