Impact et faisabilité d'un protocole d'analgésie-sédation, dirigé par les infirmières
et basé sur les échelles RASS et BPS, chez les patients brûlés graves de réanimation
sous ventilation mécanique: une étude bi-centrique, de type avant/après : l'étude
SEDABURN - CISMeF
Impact et faisabilité d'un protocole d'analgésie-sédation, dirigé par les infirmières
et basé sur les échelles RASS et BPS, chez les patients brûlés graves de réanimation
sous ventilation mécanique: une étude bi-centrique, de type avant/après : l'étude
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Titre : Impact et faisabilité d'un protocole d'analgésie-sédation, dirigé par les infirmières
et basé sur les échelles RASS et BPS, chez les patients brûlés graves de réanimation
sous ventilation mécanique: une étude bi-centrique, de type avant/après : l'étude
SEDABURN;
Description : Contexte. La gestion de l'analgésie-sédation est l'une des pierres angulaires de la
prise en charge des patients sous ventilation mécanique en réanimation. Elle doit
permettre le confort du patient, tout en évitant les effets adverses reconnus d'une
sédation profonde et prolongée. Pour ce faire, les recommandations internationales
préconisent l'utilisation de protocoles visant l'obtention d'une sédation légère à
l'aide d'échelles d'évaluation clinique. A ce jour, aucune étude n'a évalué la faisabilité
et l'intérêt de tels protocoles chez les patients brûlés graves de réanimation. Objectif.
Déterminer si la mise en place d'un protocole d'analgésie-sédation, dirigé par les
infirmières et visant l'obtention d'une sédation légère à l'aide des échelles RASS
et BPS, était associée à une diminution de la durée de ventilation mécanique des patients
brûlés graves de réanimation. Méthode. Nous avons réalisé une étude de type avant/après
chez les patients brûlés de réanimation dont la durée de ventilation mécanique était
estimée supérieure à 24 heures, dans les hôpitaux universitaires de Nantes et Montpellier.
Durant la période « avant », la gestion des sédatifs et antalgiques intraveineux était
laissée à l'appréciation du prescripteur. Durant la période « après », un protocole
guidait les infirmières dans la titration des morphiniques et des sédatifs intraveineux
à partir des échelles RASS et BPS, avec comme cible l'absence de douleur (BPS 5) et
l'obtention d'une sédation légère (RASS 1/-1). Durant ces deux phases, la douleur
liée aux soins était contrôlée par l'administration protocolisée de morphinique à
durée de vie courte et les pratiques courantes de réanimation étaient inchangées.
Résultats. Au total, 188 patients ont été inclus (groupe contrôle, n 87 (46.2%)
; groupe intervention, n 101 (53.7%)). Les données démographiques, les caractéristiques
des brûlures et la gravité des patients à l'admission étaient comparables entre les
deux groupes. La mise en place du protocole n'était pas associée à une diminution
significative de la durée de ventilation mécanique des patients (groupe contrôle,
14 [3 ;29] ; groupe intervention, 7 [2 ;24] ; p 0.4). La prise en compte de la compétition
entre mortalité et sevrage de la ventilation mécanique ne mettait pas en évidence
de différence significative entre les deux phases (Gray test, p 0.4). L'analyse de
série chronologique dégageait une tendance non significative vers une diminution de
la durée de ventilation mécanique en faveur du groupe interventionnel (p 0.6). La
mise en place du protocole n'apportait pas d'autres bénéfices, que cela soit sur la
durée d'administration des hypnotiques et morphiniques intraveineux, l'incidence des
pneumonies acquises sous ventilation mécanique, la durée de séjour ou la mortalité
en réanimation. Conclusion. La mise en place d'un protocole d'analgésie-sédation dirigé
par les infirmières et visant l'obtention d'une sédation légère était réalisable mais
ne permettait pas de diminuer la durée de ventilation mécanique chez les patients
brûlés graves de réanimation.;