Description : Dans le monde entier, des dizaines de millions de personnes sont victimes de blessures
mineures et beaucoup d'entre elles sont admises aux urgences. Cela représente chaque
année environ 5 millions d'admissions aux urgences en France et près de 40 millions
en Europe. Depuis plusieurs années, des études suggèrent que jusqu'à 20 % de ces patients
souffriront pendant des mois de symptômes chroniques décrits initialement dans le
traumatisme crânien léger (TCL) et appelés ainsi « Syndrome post-commotionnel » (SPC).
Aujourd’hui, ces symptômes ont été identifié comme non spécifique du TCL et la plupart
des auteurs utilise le terme de « Post-Concussion-Like Symptoms » (PCLS). Une telle
combinaison de symptômes peut entraîner une détérioration importante de la qualité
de vie sociale et familiale ou retarder le retour au travail ou à l'école. Rien qu'en
France, si les résultats décrits dans la littérature sont représentatifs de l'ensemble
de la population, jusqu'à un million de personnes pourrait être concernées par cette
problématique actuellement mal identifiée de santé publique.Les différents objectifs
de ce travail de thèse étaient ainsi :Identifier les facteurs associés à l’apparition
de « Post-Concussion like symptoms » à distance d’un passage aux urgences,Élaborer
un outil d’évaluation du niveau de risque de développer ces symptômes pour les patients
pris en charge aux urgencesIdentifier les interventions qui pourraient être proposer
aux urgences comme moyen de prévention.Évaluer l’intérêt de la mise en place d’interventions
au cours du passage aux urgences pour prévenir la survenue de ces symptômes.Nous avons
retrouvé dans SOFTER 1 que les PCLS à 4 mois sont associés au stress à la sortie des
urgences. Puis grâce à l’élaboration d’un outil d’évaluation du niveau de risque,
nous avons montré qu’il est possible de conduire des séances d’EMDR au cours du séjour
dans les urgences. L’efficacité de cette intervention semblerait en revanche influencée
par de nombreux facteurs comme le niveau socio-économique des patients, leur niveau
de stress et l’expérience des psychologues.Ainsi, les résultats actuellement disponibles
suggèrent que les structures d’urgences pourraient être un lieu privilégié pour repérer
et prendre en charge des patients fragiles, à risque de développe des PCLS. L’opportunité
offerte par le passage aux urgences pourrait avoir un impact important en termes de
santé publique et constituer un outil puissant de santé communautaire pour lutter
contre les inégalités de santé.;