Description : Contexte : La violence des patients ou de leurs accompagnants envers le personnel
hospitalier est un phénomène courant. Elle fait partie intégrante des risques psychosociaux.
Les conséquences de cette violence sur la santé mentale du personnel de différentes
spécialités sont rarement décrites dans la littérature médicale. L’objectif de ce
travail est de comparer la prévalence de la violence exogène aux urgences et au sein
de plusieurs services de médecine du centre hospitalier de Tourcoing puis de comparer
la santé mentale du personnel entre les différents services et selon l’exposition
à la violence. Enfin, il s’agit d’évaluer les mesures mises en place par l’établissement
dans les suites d’une agression. Méthode : Une étude monocentrique, observationnelle
transversale et comparative a été réalisée. L’ensemble du personnel soignant et non
soignant des services d’urgence, de médecine interne, médecine polyvalente et gastro-entérologie
du centre hospitalier de Tourcoing ont été inclus. Une série d’auto-questionnaires
recueillant les données socio-professionnelles, les faits de violence exogène, les
troubles psychiques tels que le trouble de stress post traumatique, le burn out, les
troubles anxio-dépressifs et les troubles d’usage de substances ont été distribués
à chaque participant. Résultats : La prévalence de la violence exogène est de 87,2
% aux urgences et de 59,1 % dans les services de médecine. La violence est significativement
plus importante aux urgences pour les niveaux 1 à 3 définis par l’ONVS. Seul le personnel
des urgences est exposé aux violences de niveau 4. Parmi les participants, 59,6 %
du personnel des urgences et 45,5 % du personnel de médecine présentent au moins un
score pathologique aux questionnaires se rapportant à leur santé mentale mais la différence
n’est pas significative entre les deux groupes. Parmi les participants, 60,3 % du
personnel exposé à la violence et 51,9 % du personnel non exposé à la violence présentent
au moins un trouble psychique, la différence est non significative entre les deux
groupes. Les mesures d’accompagnement après une agression sont peu nombreuses. Conclusion
: La violence exogène est un problème d’actualité au sein des établissements hospitaliers.
Les troubles psychiques dépistés chez le personnel sont importants, néanmoins il n’a
pas été établi de lien significatif avec la violence. Les mesures d’accompagnement
du personnel pourraient être améliorées.;