Description : Le dispositif ASALEE est un dispositif de coopération entre médecins généralistes
et infirmières ayant débuté en France depuis 2004, afin d'améliorer la qualité des
soins de premiers recours. Par l'intermédiaire de protocoles, les infirmières déléguées
à la santé publique peuvent effectuer des actes de dépistages et de suivi de maladies
chroniques, mais aussi réaliser des activités d'éducation thérapeutique. Plusieurs
études ont montré l'impact positif de cette coopération. L'objectif de notre travail
était de mettre en évidence les freins des médecins généralistes à intégrer le dispositif
ASALEE. Il s'agissait d'une étude descriptive quantitative réalisée à partir d'un
questionnaire anonyme envoyé par email à 452 médecins généralistes de la région Auvergne
Rhône Alpes. Le questionnaire était destiné aux médecins généralistes non-utilisateurs
d'ASALEE. 73 réponses ont été obtenues. 73,9 % des répondants connaissaient le dispositif
ASALEE. Certains freins ont été identifiés : 51,6 % des médecins interrogés étaient
en difficulté pour disposer d'un espace de consultation pour l'infirmière, quel que
soit leur lieu et leur mode d'exercice. Moins de la moitié des répondants connaissaient
le rôle des infirmières ASALEE (46,9 %) et des protocoles de coopération (31,3 %).
Le rôle des infirmières et des protocoles était moins bien connu par les médecins
exerçant en cabinet individuel (p 0.05). 59,4 % des médecins craignaient une surcharge
administrative en intégrant ASALEE. 54,6 % craignaient de manquer de temps pour les
échanges médecin-infirmière et cette crainte était plus marquée pour les médecins
ayant une activité en dehors de leur cabinet (p 0.05). L'instauration de conditions
matérielles adaptées et l'amélioration des connaissances des compétences de chacun
pourraient permettre de renforcer la coopération entre médecins généralistes et infirmières
ASALEE. L'enjeu de ces protocoles de coopération est d'apporter une réponse aux attentes
des patients, dans l'objectif d'améliorer l'offre de soins et d'optimiser le parcours
de soins du patient. D'autres protocoles de coopération peuvent être développés, notamment
avec les pharmaciens pour la revue des traitements des personnes âgées ou des patients
porteurs de maladies cardiovasculaires;