Description : Au Canada et au Québec, des dizaines de milliers d’individus sont touchés chaque année
par les séquelles consécutives à un traumatisme craniocérébral (TCC) (Brain Injury
Canada, 2018). Des déficits de l’attention, de la mémoire épisodique, de la mémoire
de travail et des fonctions exécutives sont fréquemment observés et persistants chez
cette population. Le but de cette recherche effectuée à double insu était de venir
étudier si l’administration d’une médication psychostimulante en phase précoce, en
l’occurrence l’Amantadine ou le Méthylphénidate, pouvait réduire la durée de l’amnésie
post-traumatique (APT) chez les participants en comparaison à l’évolution naturelle
suivant le TCC (groupe placebo). L’étude visait également à documenter si la continuité
de cette médication pouvait possiblement avoir un impact sur l’amélioration des différentes
fonctions cognitives en phase de réadaptation. Enfin, il était également visé de documenter
les effets potentiels de la médication psychostimulante sur les habitudes de vie et
la qualité de vie de l’individu. Initialement, une étude randomisée contrôlée à double-insu
était privilégié pour la présente étude. Or, des difficultés de recrutement majeures
ont mené à une révision des analyses prévues, résultant en la présentation d’études
de cas multiples. En phase précoce, l’analyse de l’évolution des participants ne permet
pas de soutenir un impact clair de la médication psychostimulante sur les mesures
d’éveil. Un effet de l’âge est cependant observé, où les jeunes participants ( 40
ans) présentent une durée d’APT plus courte que les participants plus âgés ( 40 ans).
En phase de réadaptation, l’utilisation d’une médication psychostimulante ne permet
pas d’observer une amélioration plus rapide ou marquée des fonctions cognitives. La
majorité des participants, tous groupes confondus, présentent toujours des déficits
cognitifs cliniquement significatifs au dernier temps de mesure de l’étude (T4 ; huit
semaines post-APT). La présence d’une surcharge cognitive et affective associée à
la survenue du TCC apparaît également nuire à la récupération fonctionnelle optimale
des participants. Ainsi, la présente étude confirme l’hétérogénéité interindividuelle
des séquelles suivant un TCC. Considérant la faisabilité limitée d’un traitement psychostimulant
auprès de cette population et l’impact mitigé de ces molécules sur l’évolution des
participants, des traitements alternatifs devraient être envisagés afin de cibler
les difficultés cognitives, psychologiques et sociales répertoriées et persistantes
suivant le TCC.;