Description : Introduction : les femmes enceintes en demande d’asile sont une population particulièrement
vulnérable et leur prise en charge est un enjeu de santé publique. Notre objectif
est d’étudier leurs issues de grossesses et de mettre en évidence une éventuelle surmorbidité
de cette population. br Matériel et méthode : il s’agit d’une étude observationnelle
rétrospective multicentrique menée en région parisienne, incluant les femmes enceintes
d’un centre d’hébergement d’urgence pour migrants ayant un terme prévu entre mars
2017 et février 2019 (n 225). Les issues obstétricales et néonatales sont décrites
puis comparées avec la population française. br Résultats : sur 225 patientes, 53.3%
ont été perdues de vue. Les 93 accouchées étaient plus jeunes (p 0.0001), étaient
plus fréquemment de grandes multipares (p 0.011) et 37.6% avaient des antécédents
de violences. Elles avaient moins de consultations prénatales (p 0.0001), étaient
fréquemment anémiées (44.1%) et avaient une durée d’hospitalisation plus longue (p
0.041). Leurs nouveau-nés avaient plus souvent un score d’Apgar à 5 minutes inférieur
à 7 (p 0.001). Aucune autre différence sur les issues obstétricales et néonatales
n’a été mise en évidence. br Conclusions : Les issues de grossesse se sont avérées
proches de la population générale mais ces femmes possèdent des facteurs de risque
psycho-sociaux qui nécessitent une prise en charge adaptée.;