Description : Contexte : De nos jours, la survie à 5 ans des enfants atteints d’un cancer dépasse
les 80% en France, ce qui correspond à plus de 50 000 adultes guéris d’un cancer pédiatrique,
mais la prévalence des complications à long terme dépasse 60% après un suivi de 30
ans. Dans cette thèse, nous nous sommes intéressés à deux problème de santé distincts
: l’un grave et mortel, qui est le risque de cancer secondaire du sein – l’autre,
morbide, altérant la qualité de vie et multifactoriel, qui est le risque d’une petite
taille à l’âge adulte. Méthodes : L’approche fut différente, essentiellement descriptive
avec une analyse de terrain, puis interventionnelle avec la mise en place d’un programme
national de dépistage dans une population ciblée pour le cancer du sein secondaire
– et analytique avec élaboration d’un modèle de prédiction du risque pour le risque
d’une petite taille à l’âge adulte. La population étudiée fut en majeure partie celle
de la cohorte française FCCSS, qui sont des adultes guéris d’un cancer pédiatrique
solide et traités avant 2000, à laquelle se sont associés quelques centres pour la
partie sur le cancer du sein.Résultats : Peu de femmes guéries d’un cancer dans l’enfance
et dont le traitement comportait entre autres de la radiothérapie bénéficiaient d’un
dépistage (21,2% et 15,4% avec des examens radiologiques). Une proportion importante
de carcinomes infiltrants étaient agressifs avec 29% de tumeurs triple négatives.
Sur un plan interventionnel, le programme DeNaCaPST a débuté il y a 18 mois et a été
confronté au problème du suivi, et de la transition de ces adultes guéris. Concernant
le risque de petite taille adulte, nous avons pu préciser que de faibles doses de
radiothérapie reçues par l’hypophyse étaient un facteur de risque significatif, que
ce risque augmentait avec la dose, qu’un grand champ sur la colonne était également
un paramètre important. Etre petit et être jeune au diagnostic du cancer pédiatrique
étaient deux facteurs de risque supplémentaires. Par ailleurs, nous avons découvert
l’impact de deux molécules de chimiothérapie de la famille des alkylants : le busulfan
et la lomustine. Conclusion : Les cancers du sein secondaires rappellent ceux survenant
chez les femmes ayant une mutation constitutionnelle BRCA (âge de survenue, incidence
cumulée à 50 ans, agressivité des cancers, taux de bilatéralité), ce qui a justifié
l’élaboration d’un programme national, inspiré de celui pour les femmes à haut risque
du fait d’une mutation génétique pour que « à risque égale, un dépistage égal ».
Le réseau de prise en charge nécessaire se met progressivement en place, nécessitant
plusieurs amendements au programme. Concernant le risque de petite taille à l’âge
adulte, d’autres études sont nécessaires pour confirmer nos découvertes.;